Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a averti mardi que le taux de mortalité parmi les réfugiés somaliens en Éthiopie était particulièrement élevé, principalement chez les enfants, en raison de graves problèmes de malnutrition.

«La situation à Dolo Ado est terrible» a estimé le responsable de la santé publique au HCR, Paul Spiegel, au sujet du camp de réfugiés éthiopien où des milliers de Somaliens ont trouvé refuge ces dernières semaines après avoir fui la sécheresse dans leur pays.

Le taux de mortalité a atteint en juin 7,4 morts sur 10 000 personnes par jour, largement au dessus la moyenne subsaharienne de 0,5 et des situations d'urgence de 1 mort par jour.

Ce taux est «15 fois supérieur à la moyenne et touche principalement les enfants âgés de moins de cinq ans», a souligné M. Spiegel, ajoutant que le taux de mortalité des enfants est habituellement plus du double de l'ensemble de la population.

Une situation de famine est décrétée lorsque le taux de mortalité atteint plus de deux morts sur 10 000 personnes par jour et lorsque 30% de la population d'une région succombe des suites de la famine, selon les critères de l'ONU.

Le porte-parole de HCR Adrian Edwards a cependant souligné que ces critères devaient être remplis pour l'ensemble de la région, alors que les données du HCR ne reflètent que la situation des réfugiés arrivant dans les camps.

Le niveau de malnutrition sévère a atteint 26,8% de la population des camps de réfugiés, a ajouté M. Spiegel.

L'organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) va organiser lundi une réunion ministérielle d'urgence pour aider la Somalie, en proie à une sécheresse exceptionnelle.

Douze millions de personnes manquent de nourriture dans la Corne de l'Afrique par suite de la sécheresse et des conflits armés, avait déclaré la semaine dernière à l'AFP un économiste de la FAO, Shukri Ahmed.

La sécheresse touche particulièrement Djibouti, l'Éthiopie, le Kenya, la Somalie et l'Ouganda et depuis des semaines, les organisations humanitaires multiplient les appels à une mobilisation pour ces pays.