Trois personnes ont été tuées et 21 blessées jeudi au Nigeria dans l'explosion d'une bombe aux abords d'un meeting électoral du parti au pouvoir, à une quarantaine de kilomètres de la capitale fédérale Abuja, a-t-on appris de source policière.

«Trois personnes sont mortes sur le coup, 21 ont été blessées» à Suleja (bien Suleja), ville de l'Etat du Niger, dans le centre du Nigeria, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police nationale Olusola Amore.

«La bombe a été jetée par des personnes à bord d'un véhicule en marche. Elles ciblaient le meeting du PDP (Parti démocratique du peuple) pour les élections gouvernatoriales», a-t-il indiqué.

L'engin n'a pas atteint le lieu même de la rencontre publique mais a atterri au milieu d'un petit marché de légumes, a poursuivi le porte-parole.

La bombe «a été jetée sur d'innocentes vendeuses qui travaillaient sur un marché tout proche», a-t-il expliqué.

La violence au Nigeria est en hausse à l'approche d'élections générales en avril. Les Nigérians vont élire le mois prochain leur Assemblée nationale (le 2), leur président (le 9) ainsi que les gouverneurs de la fédération de 36 Etats (le 16).

Mi-février, une puissante bombe a été désamorcée dans une tribune peu avant un meeting politique dans l'Est du pays le plus peuplé d'Afrique. Un mois plus tôt, dans le sud, au moins deux personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées par des hommes armés de machettes et couteaux lors d'une attaque visant des partisans d'un homme politique de premier plan.

Des attentats meurtriers à la bombe ont secoué la capitale fédérale à deux reprises ces derniers mois: le soir du 31 décembre 2010 et le 1er octobre 2010, lors de la cérémonie de célébration du cinquantenaire de l'indépendance du pays.

A Jos, ville du centre régulièrement secouée par des violences ethniques et religieuses, des dizaines de personnes ont été tuées dans des attentats à la bombe le 24 décembre et dans les représailles des jours suivants.

La fraude électorale et les violences avaient terni les dernières élections générales, en 2007, et le président sortant Goodluck Jonathan, candidat à sa succession, s'est engagé à ce que les scrutins se déroulent cette fois-ci dans le calme et la transparence.