Les dirigeants africains se réunissent en sommet dimanche et lundi à Addis Abeba pour relancer leurs efforts en vue d'une solution à la crise ivoirienne, et célébrer l'avènement attendu d'un nouvel État sur le continent, le Sud-Soudan.

L'Union africaine (UA) paraît en revanche devoir se cantonner à un rôle de spectateur des manifestations populaires qui ont fait fuir le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, et qui menacent le régime du président Hosni Moubarak en Égypte.

Les réunions préparatoires se sont multiplié vendredi et samedi pour déminer le terrain sur la Côte d'Ivoire, et permettre aux chefs d'État membres de l'UA de parler d'une seule voix pour résoudre l'imbroglio né du scrutin présidentiel contesté du 28 novembre.

L'UA va mettre en place un panel de cinq chefs d'État représentant les différentes régions du continent, chargé de présenter d'ici un mois des décisions «contraignantes».

Il s'agit ainsi d'«amener Alassane Ouattara à exercer la réalité du pouvoir» dans le pays «par la négociation», a déclaré samedi le président de la Commission de l'UA Jean Ping, ajoutant que son organisation considérait toujours M. Ouattara comme le vainqueur du scrutin qui l'a opposé au président sortant Laurent Gbagbo.

Certains pays africains comme l'Afrique du Sud ou l'Ouganda ont paru ces derniers jours revenir sur l'intransigeance affichée jusqu'à présent par l'UA envers M. Gbagbo, au nom de la nécessité de trouver une issue pacifique à la crise.

L'organisation continentale devrait en revanche se féliciter du bon déroulement du référendum d'autodétermination par lequel le Sud Soudan s'est prononcé à une écrasante majorité ce mois-ci pour faire sécession du nord du pays, selon des résultats préliminaires, et proclamer son indépendance en juillet.

Le président soudanais Omar el-Béchir et le premier vice-président Salva Kiir, chef du Sud-Soudan, sont présents à Addis Abeba.

Dès l'ouverture des débats dimanche matin, l'UA va également se choisir un nouveau président pour un an, qui sera sauf coup de théatre le chef d'Etat de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, en dépit des critiques des organisations de droits de l'Homme sur la répression et la corruption qui règnent selon elles dans ce petit pays aux riches réserves pétrolières.

Invité d'honneur de ce XVIe sommet de l'UA, le président français Nicolas Sarkozy prendra la parole devant ses pairs africains dimanche matin et devrait plaider pour une meilleure régulation des marchés mondiaux, une des priorités de la présidence française du G8 et du G20.