L'opposant égyptien et ancien haut responsable international Mohamed ElBaradei a appelé, dans une vidéo diffusée mercredi, à un boycott de la présidentielle de 2011, en qualifiant les dernières législatives de «farce».

«L'opposition doit ne former qu'un rang (...) et doit annoncer franchement qu'elle va boycotter toute élection présidentielle tant que la Constitution n'a pas été amendée», a déclaré M. ElBaradei dans cette vidéo postée sur sa page Facebook.

«Je vous demande d'envoyer un message clair au régime (disant) que nous ne participerons pas à cette farce l'an prochain, lors de l'élection présidentielle», a-t-il dit, s'adressant à son public en général.

Le régime et l'opposition doivent comprendre «que nous avons le droit de manifester pacifiquement pour demander le changement. Si nous y sommes contraints, nous aurons recours à la désobéissance civile pacifique», a-t-il ajouté.

«J'espère que le régime comprendra que si l'on ne nous permet pas cela, il ne laissera pas au peuple égyptien d'issue (...), il y aura de la violence en Égypte, et cela aucun Égyptien ne le souhaite», a-t-il poursuivi.

«La répression a des limites», a-t-il averti, en qualifiant les législatives du 28 novembre et du 5 décembre, qui se sont soldées par une victoire écrasante du parti au pouvoir, de «farce».

M. ElBaradei est revenu au Caire cette semaine, a-t-on appris auprès de son entourage, après avoir été absent d'Égypte depuis septembre, et quasiment muet durant la campagne électorale.

L'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait déjà tenté, début septembre, de fédérer l'opposition sur un boycott des législatives, sans y parvenir.

Les Frères musulmans, première force d'opposition du pays, et le parti libéral Wafd, première formation d'opposition laïque, se sont toutefois retirés de la course entre les deux tours, après avoir dénoncé des violences et des fraudes pendant la première phase.

Le président Hosni Moubarak, 82 ans et au pouvoir depuis 29 ans, n'a pas encore fait savoir personnellement s'il se présenterait l'an prochain, même si son entourage assure qu'il briguera un nouveau mandat.

Son fils Gamal, proche des milieux d'affaires, est fréquemment cité pour lui succéder, mais le choix pourrait également se porter sur une personnalité venant de l'appareil militaire.