Au moins vingt-cinq personnes ont été tuées samedi en Somalie dans deux explosions survenues dans un fief de la rébellion à Mogadiscio, l'incident le plus meurtrier en cinq mois dans la capitale où les insurgés islamistes cherchent à renverser un gouvernement faible.

L'origine des explosions n'a pas été immédiatement déterminée mais la rébellion a accusé le gouvernement d'avoir commis un attentat qui aurait visé un de ses chefs et promis des représailles.

«C'était un acte de terrorisme perpétré par des mercenaires engagés par le soi disant gouvernement somalien», a affirmé un responsable du principal groupe rebelle, les Shebab, cheikh Ali Mohamud Rage.

La double explosion a secoué le marché de Bakara et sa mosquée, au moment où les gens étaient rassemblés pour les prières de la mi-journée.

«Le nombre de corps que j'ai réunis s'élève à 25», a déclaré à l'AFP le chef des services des ambulances de Mogadiscio, Ali Muse.

Cheikh Rage a déclaré ne pas être en mesure de donner le nombre précis de victimes mais a confirmé que «des dizaines de personnes avaient été tuées et blessées».

Un autre responsable des Shebab a ajouté que les explosions visaient un de leurs chefs, cheikh Fu'ad Mohamed Khalaf, aussi connu sous le nom de Fu'ad Shongole, qui se trouvait à l'intérieur de l'édifice religieux, précisant sous couvert de l'anonymat qu'il n'avait pas été touché. Selon cheikh Rage, le chef a été légèrement blessé au bras droit.

«Nous enquêtons sur la situation. Ce genre d'action ne restera pas sans réponse», a averti cheikh Rage.

Les Shebab, dont la direction a fait allégeance à Al-Qaeda, combat le gouvernement somalien et ses alliés de l'Union africaine, aux côtés d'un plus petit groupe islamiste, le Hezb al-Islam.

Ces deux groupes qui contrôlent la quasi-totalité du centre et du sud de la Somalie et une partie de la capitale ont promis de renverser le gouvernement du président Cheikh Sharif Ahmed. Ils veulent instaurer un État islamique sur les bases d'une interprétation très rigoureuse de la loi islamique, la Charia.

L'origine des explosions de samedi n'est pas claire en dépit des accusations des insurgés.

Au cours des derniers mois, les rebelles ont posé de nombreuses bombes à Mogadiscio pour s'opposer à une grande offensive en préparation des forces gouvernementales et de l'Union africaine qui veulent déloger les Shebab de la capitale.

Les déflagrations de samedi se sont produites dans un fief des islamistes, ce qui rend peu probable qu'elles aient été dues à des bombes délibérément posées par les insurgés.

Les attentats sont fréquents à Mogadiscio mais les explosions de samedi sont les plus meurtrières depuis l'attentat suicide à l'hôtel Shamo qui avait fait 57 morts en décembre dernier.