L'envoyée spéciale de l'ONU pour les violences faites aux femmes et aux enfants dans les conflits, Margot Wallström, a qualifié mardi la République démocratique du Congo (RDC) de «capitale mondiale du viol» et pressé le Conseil de sécurité d'agir pour mettre un terme à ces violences.

«Si les femmes continuent de subir des violences sexuelles, ce n'est pas parce que la loi n'est pas en mesure de les protéger, mais parce qu'elle est insuffisamment appliquée», a-t-elle dit devant les 15 membres du Conseil de sécurité.

«Les femmes n'ont pas de droits si ceux qui violent leurs droits demeurent impunis», a-t-elle ajouté, alors qu'elle rendait compte aux membres du Conseil de sécurité de sa récente visite en RDC.

La République démocratique du Congo est «la capitale mondiale du viol», a-t-elle déclaré. «Les femmes n'y sont toujours pas en sécurité, sous leur propres toits, dans leurs propres lits, lorsque la nuit vient».

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué la semaine dernière qu'au premier trimestre, 1244 femmes ont rapporté à l'ONU avoir été violées, soit «près de 14 viols par jour en moyenne» et à peu près autant que pendant la même période en 2009.

Plus d'un tiers des viols enregistrés ont eu lieu dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, dans l'est de la RDC, où les violences ont fait 1,4 million de déplacés dont 100 000 vivent dans des camps gérés par le HCR.

Depuis 1996, 200 000 cas de violences sexuelles ont été dénombrés officiellement, selon l'organisation.

Margot Wallström, figure du parti social-démocrate suédois qui a passé dix ans à la Commission de Bruxelles, a expliqué lors de l'annonce de sa nomination en tant qu'envoyée spéciale de l'ONU fin janvier qu'elle voulait agir pour que ces violences faites aux femmes soient bel et bien reconnues comme des crimes de guerre.