Les autorités tunisiennes ont démenti dimanche les allégations du militant des droits de l'homme Khémaïs Chammari qui a entamé la veille une grève de la faim à son domicile pour protester contre le «harcèlement» et «l'abus de pouvoir» dont il affirme être victime.

Dans un communiqué transmis à l'Associated Press, une source officielle tunisienne avance que «contrairement à ce que prétend M. Khémaïs Chammari, ce dernier n'a à aucun moment été soumis à quelque restriction que ce soit».

Co-fondateur de la Fondation euro-méditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l'homme (FEMDH), M. Chammari, 67 ans, a motivé son action essentiellement par la «décision arbitraire» des autorités interdisant l'accès de son domicile à toute personne à l'exception des membres de sa famille.

Il considère cette décision comme une «atteinte intolérable à une de (ses) libertés fondamentales et à (sa) vie familiale et privée».

Le communiqué gouvernemental assure, lui, que le militant «est, comme tous les citoyens, libre dans ses déplacements à l'intérieur comme à l'extérieur (du pays)».

Ancien dirigeant de la ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH), M. Chammari dénonce par ailleurs les mesures «vexatoires» dont se dit l'objet depuis des mois, notamment l'interdiction d'accéder aux sièges de partis d'opposition légaux et les «fouilles systématiques et poussées» qu'il dit avoir subies à l'aéroport.

Pour les autorités, ces déclarations n'ont d'autre but que «d'attirer l'attention sur sa personne et d'induire en erreur l'opinion publique».