Les membres de la commission parlementaire chargée de rédiger une nouvelle Constitution devant permettre de nouvelles élections au Zimbabwe se sont mis en grève à la suite du refus du gouvernement de payer leurs indemnités, ont rapporté des medias dimanche.

La grève des 25 membres de la commission a arrêté la rédaction d'un nouveau texte constitutionnel, qui doit prendre en compte l'accord de partage du pouvoir ayant abouti en février à l'établissement du gouvernement d'unité nationale.

«La commission n'a même pas un dollar et cela perturbe notre travail», a déclaré Paul Mangwana, le président de la commission au journal gouvernemental Sunday Mail.

«Nous avons dit au gouvernement qu'à moins qu'il ne nous donne des ressources nous ne pourrions pas travailler», a-t-il ajouté, en mentionnant par exeemple les frais engagés par certains membres pour se rendre aux réunions à Harare.

Selon lui, les membres de la commission ont reçu en avril leurs dernières indemnités et utilisent depuis leurs ressources personnelles.

Le programme de développement des Nations unies a prévu deux millions de dollars pour le fonctionnement de la commission, mais M. Mangwana assure qu'il en faut beaucoup plus et que le gouvernement n'a donné aucun argent.

«Nous demandons au gouvernement de fournir des fonds, qui peut provenir de donateurs», a-t-il poursuivi.

En avril, le parlement a élu un comité de vingt cinq membres provenant du parti de Robert Mugabe, la ZANU-PF et du parti du Premier ministre Morgan Tsavngirai, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), destiné à rédiger une nouvelle Loi fondamentale qui doit être présentée au parlement d'ici février prochain, avec un référendum sur ce projet d'ici juillet 2010.

L'accord d'unité entre le parti au pouvoir et l'opposition, vise à mettre fin aux troubles qui ont surgi après des élections contestées l'an passé qui ont forcé Mugabe, maître absolu du pays depuis l'indépendance en 1980, à conclure un accord de partage du pouvoir avec son rival Tsvangirai.