Des pirates somaliens ont laissé dimanche repartir le navire belge Pompéi, détourné depuis 10 semaines, libérant ses dix membres d'équipage, qui sont tous en bonne santé, contre le paiement d'une rançon, ont annoncé les autorités belges à Bruxelles.

«À 05H43 (23H43 HAE samedi) ce matin, le dernier preneur d'otages a finalement quitté le navire», a expliqué Jaak Raes, le directeur général du Centre de crise de gouvernement belge lors d'une conférence de presse.

«Nous pouvons vous confirmer qu'ils sont tous, vu les circonstances, en bonne santé», a-t-il ajouté.

Le Pompéi avait été attaqué le samedi 18 avril à l'aube par des pirates alors qu'il croisait au large de la Somalie, à quelque 150 kilomètres au nord des Seychelles. Il avait été conduit par les pirates sur la côte somalienne.

Son commandant néerlandais est secondé par deux Belges, trois Philippins et quatre Croates. L'enregistrement d'une courte conversation, au cours de laquelle le capitaine, Hendrik Toxopeus, confirmait le départ des pirates, a été diffusé lors de la conférence de presse.

«Une rançon initiale de huit millions de dollars avait été initialement demandée par les preneurs d'otages. Après 68 jours de négociations, un accord est intervenu mercredi avec les pirates», grâce à la médiation d'un «intermédiaire somalien» qui s'est rendu à plusieurs reprises à bord du navire, a précisé le ministre de l'Intérieur, Guido De Padt.

La rançon a été payée par les propriétaires du Pompéi, les sociétés belges Jan De Nul, Deme et Herbosch-Kiere. Son montant n'a pas été dévoilé.

La rançon a été parachutée samedi à l'aide d'un avion près du navire, qui était ancré à 3500 mètres au large d'Hobyo, à 34 kilomètres au nord-est de la ville côtière somalienne d'Harardheere, selon les responsables belges.

En raison des conditions météo, les pirates n'avaient pas pu quitter le navire samedi soir.

Dans les prochains jours, le Pompéi rejoindra un «port d'ancrage sûr dans la région», sous escorte d'un navire grec de l'opération Atalante, l'opération antipiraterie de l'Union européenne, a précisé lors de cette conférence de presse le ministre de la Défense, Pieter De Crem.

Il a ajouté qu'une intervention militaire pour libérer le navire n'avait «pas été jugée opportune».

Dimanche le premier ministre belge Herman Van Rompuy avait lui-même annoncé la nouvelle de la libération du Pompéi.

«Le gouvernement a été informé de la libération de l'équipage et du navire Pompéi. Nous avons également été informés que tout l'équipage est en bonne santé», avait-il indiqué dans un communiqué.

Spécialisé dans le transport et la pose de rochers, le navire de 68 mètres venait de Dubaï, où il avait participé à la construction d'îles artificielles, et il se rendait en Afrique du Sud.

Une enquête pénale a été ouverte par la justice belge, qui va envoyer des enquêteurs sur le navire.