L'ONU a dénoncé vendredi les violations des droits de l'enfants commises par les forces armées de la République démocratique du Congo (RDC).

L'État congolais «à travers ses forces armées, a une responsabilité directe dans des violations» des droits des enfants, a dénoncé le Comité de l'ONU sur les droits de l'enfant, dans un rapport publié vendredi à Genève.

Les autorités de RDC ont également «échoué à protéger les enfants et à prévenir des violations des droits des enfants par des groupes non-étatiques», a déploré le Comité.

Les experts de l'ONU se sont déclarés «particulièrement préoccupés par le très grand nombre d'enfants qui ont été enrôlés par des groupes armés pour être utilisés lors des hostilités et qui sont victimes de violence, de viol et d'exploitation commerciale et sexuelle».

La Commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion (CONADER) des enfants soldats manque cruellement de ressources financières: «plusieurs milliers d'enfants, qui avaient été recrutés ou utilisés pour les combats, n'ont pas fait l'objet de mesures pour leurs soins et leur réintégration» dans la société, a souligné le Comité.

Le Comité s'est déclaré «encore plus troublé par le fait que des enfants, au lieu d'être traités d'abord comme des victimes, ont été arrêtés, détenus et jugés par des cours martiales pour de présumés délits militaires ou d'autres crimes qu'ils auraient commis alors qu'ils étaient dans les rangs de groupes armés».

Thomas Lubanga, ancien chef de l'Union des patriotes congolais (UPC) est jugé depuis le début de la semaine par la Cour pénale internationale à La Haye pour enrôlement d'enfants.

«Des enfants étaient déployés par compagnie, bataillon, brigade ou peloton. Ils étaient comme des militaires», a déclaré vendredi un témoin devant la Cour.