Un albinos a été tué mercredi par des inconnus qui ont sectionné et emporté l'une de ses jambes, dans le nord de la Tanzanie qui connaît une recrudescence des crimes rituels à l'encontre de personnes atteintes d'albinisme, ont rapporté jeudi les autorités locales.

L'attaque a eu lieu dans le village de Sogoso, dans la région de Mwanza, ville située sur les rives du lac Victoria (nord de la Tanzanie), a rapporté jeudi à l'AFP le responsable administratif de Mwanza, Alex Msekela.

«La victime (Jonas Maduka) était en train de prendre son repas avec sa famille à l'intérieur de sa maison mercredi après-midi. Des gens l'ont interpellé de l'extérieur de la maison en lui disant qu'ils avaient besoin de son aide d'urgence», a expliqué M. Msekela.

«Sans se méfier, Jonas est sorti comme on le lui demandait, a été étranglé, et a eu sa jambe droite tranchée. Les assaillants ont ensuite fui en emportant sa jambe», a-t-il ajouté.

Ce crime intervient un jour seulement après la visite à Mwanza du Premier ministre tanzanien, Mizengo Pinda, et de Shaymaa Kwegyr, une députée albinos nommée en 2008 par le président tanzanien Jakaya Kikwete.

Lors de sa visite, le Premier ministre a annoncé une série de mesures visant à sensibiliser la population à la situation des albinos, à mieux les protéger et à traquer plus efficacement les sorciers et leurs complices.

En Tanzanie, au moins 36 albinos - en comptant ce dernier crime -, en majorité des femmes et des enfants, ont été tués dans différentes régions du pays en 2008-début 2009, selon l'Association tanzanienne des albinos (TAS).

Ce nouvel incident survient dans un contexte de recrudescence de crimes rituels à l'encontre des albinos, leurs membres ou leurs organes étant notamment utilisés par des sorciers pour confectionner des grigris porte-bonheur.

Cette vague de criminalité touche également le Burundi voisin.

L'albinisme est une absence totale de pigmentation dans la peau, le système pileux et l'iris des yeux due à des facteurs génétiques.