Le choléra au Zimbabwe a fait 389 morts, selon un dernier bilan établi vendredi par l'ONU qui s'inquiète de «la dimension régionale alarmante» que prend l'épidémie avec des cas diagnostiqués au Botswana et en Afrique du Sud.

Avec 9463 cas recensés, la maladie touche désormais toute la moitié est du Zimbabwe et continue à s'étendre, selon les données recueillies par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

«La rapide détérioration des services de santé au Zimbabwe, les déficiences de la distribution d'eau, le manque d'assainissement et les déficiences dans les réparations des égouts bouchés va continuer à contribuer à l'escalade et l'expansion de la maladie», a déclaré à la presse Elisabeth Byrs, porte-parole de OCHA.

«Contrairement aux flambées précédentes qui touchaient principalement les zones rurales, cette épidémie semble centrée surtout sur les villes densément peuplées, ce qui contribue à son expansion rapide et rend plus difficile la lutte contre la maladie», a expliqué Véronique Taveau pour l'Unicef.

Les importants mouvements de population dans la région, notamment de Zimbabwéens qui fuient la misère dans leur pays, contribue à répandre la maladie, a observé Jean-Philipppe Chauzy de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Dans l'Afrique du Sud voisine, sept personnes, dont deux Sud-africains, sont décédées depuis le 15 novembre. Les autorités ont ouvert cinq centres de soins le long de la frontière avec le Zimbabwe pour lutter contre l'épidémie.

Des dizaines de malades du choléra traversent chaque jour la frontière pour se faire soigner à Musina, a précisé le porte-parole des services de santé de cette ville sud-africaine, Phuti Seloba.

Toutes les agences humanitaires de l'ONU sont mobilisées pour acheminer des médicaments, de l'eau potable, des comprimés de purification d'eau et du matériel d'hygiène. L'effort se porte aussi sur la construction de latrines pour assainir l'environnement alors que l'arrivée de la saison des pluies fait craindre une aggravation de la situation.

La maladie, transmise par les eaux souillées, «est certes graves mais n'est pas forcément mortelle si elle est soignée à temps», a souligné Fadéla Chaïb, porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Après avoir affirmé que la situation était «sous contrôle», le gouvernement zimbabwéen a finalement appelé jeudi pour la première fois à l'aide afin de lutter contre l'épidémie.

«Avec le début de la saison des pluies, la situation pourrait empirer. Nos problèmes sont plutôt simples mais nous avons besoin d'une assistance», a déclaré à la télévision d'État le vice-ministre de la santé Edwin Muguti.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe est parti pour le Qatar, où il doit participer ce week-end à une conférence internationale.