L'Union européenne (UE) est «en train de faillir à sa responsabilité» en République démocratique du Congo (RDC), a déclaré lundi l'ONG Oxfam, réitérant son appel à l'envoi de troupes en renfort à celles de l'ONU, avant une réunion ministérielle européenne.

«Nous ne faisons qu'entendre de mauvaises excuses, un pays européen après l'autre, pour expliquer pourquoi ils ne peuvent pas aider et ils passent la patate chaude à un autre pays, un autre continent. Leur inaction a des conséquences humaines directes, comme en témoignent les milliers de personnes qui ont dû fuir le camp de Kibati», en périphérie nord de Goma, dans l'est de la RDC, déclare Oxfam France dans un communiqué.

«Déjà 5,4 millions de personnes ont péri au cours des dix dernières années», ajoute l'ONG en référence à certaines estimations sur les victimes des violences dans l'est de l'ex-Zaïre et de leurs conséquences (faim, maladies, etc.). «Combien d'autres devront encore souffrir avant que l'Europe n'agisse enfin concrètement ? L'Union européenne est en train de faillir à sa responsabilité de protéger les populations civiles».

«La force de maintien de la paix des Nations unies, la Monuc, n'est pas parvenue à garantir la paix et à protéger les populations, alors que près de 250.000 personnes ont dû quitter leurs foyers à cause des récents combats» depuis fin août, rappelle l'ONG.

«Les ministres européens des Affaires étrangères qui se réunissent à Bruxelles doivent prendre des engagements clairs et s'entendre sur l'envoi de troupes additionnelles pour renforcer les Nations unies dans l'est du Congo», ajoute Oxfam.

«L'Union européenne est la mieux placée pour fournir rapidement les troupes additionnelles. Elle dispose d'une expérience fructueuse en matière de maintien de la paix, tant au Congo qu'au Tchad, et a déjà pu démontrer son rôle vital dans la protection des civils», souligne encore l'ONG, rappelant que les pays européens «ne contribuent actuellement qu'à hauteur d'une centaine d'hommes aux 17.000 que comptent les Nations unies au Congo».

La France et la Belgique ont proposé l'envoi d'une force européenne à vocation humanitaire en appui aux soldats de la Monuc, mais les pays de l'UE ont jusqu'ici donné la priorité à la diplomatie.