(Boston) La priorité immédiate des gardes-côtes américains alors qu’ils lancent une enquête sur l’implosion du submersible qui explorait l’épave du Titanic sera la récupération de preuves au fond de la mer, a indiqué dimanche un responsable.

Le capitaine Jason Neubauer, qui dirige l’enquête des gardes-côtes sur la catastrophe qui a fait cinq morts, a déclaré lors d’une conférence de presse à Boston que les équipages « prenaient toutes les précautions sur place » pour récupérer les restes humains s’ils en trouvent.

Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada a également lancé une enquête sur le navire, le Polar Prince, qui a transporté le submersible Titan jusqu’à son site de plongée, et la GRC dit qu’elle cherche à déterminer si une enquête complète sur la mort des cinq personnes est justifiée.

Selon le capitaine Neubauer, l’enquête de la Garde côtière a commencé vendredi peu de temps après qu’il a été confirmé que le submersible, qui avait disparu depuis dimanche dernier, a implosé de manière catastrophique dans son exploration.

Il a précisé que l’enquête s’efforcera de déterminer ce qui a conduit à la tragédie, et de formuler des recommandations à l’intention des autorités compétentes afin qu’elles engagent des poursuites civiles ou pénales, le cas échéant.

Le contre-amiral John Mauger a déclaré lors de la conférence de presse qu’il était à St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador, samedi pour rencontrer certaines des familles en deuil, et il a remercié les premiers intervenants qui, selon lui, « ont fait de leur mieux » pour trouver le submersible.

« Lors de mon séjour au Canada, j’ai rencontré et remercié personnellement les membres de la Garde côtière canadienne et des Forces armées canadiennes, qui ont fait preuve du plus grand professionnalisme et de la plus grande expertise tout au long de l’intervention », a déclaré M. Mauger.

Le capitaine Neubauer a indiqué que, généralement, une fois la phase initiale de collecte de preuves terminée, une audience formelle est organisée pour recueillir des témoignages supplémentaires.

L’enquête, a-t-il dit, travaillera en étroite collaboration avec d’autres organismes nationaux et internationaux, notamment le Bureau de la sécurité des transports américain et canadien ainsi que les autorités d’enquête maritime en France et au Royaume-Uni.

Son rapport final sera présenté au commandant des gardes-côtes et aux autres agences internationales impliquées dans l’enquête.

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Le Polar Prince, propriété de la Première Nation de Miawpukek dans le sud de Terre-Neuve, avait remorqué le Titan jusqu’au site du Titanic à environ 700 kilomètres au sud de la capitale provinciale et avait aidé à le mettre à l’eau, dimanche dernier.

M. Neubauer n’a pas précisé ce qui a pu être récupéré du fond marin jusqu’à présent, mais il a ajouté que les preuves ne seront pas publiées au fur et à mesure qu’elles sont collectées par respect pour les autres agences impliquées et pour les familles des victimes.

Il n’a pas fourni de calendrier pour l’enquête et a indiqué que des entretiens étaient prévus avec l’équipage du Polar Prince.

« Les ressources sont sur place et capables de récupérer les débris », a affirmé M. Neubauer.

Le propriétaire du Titan, OceanGate Expeditions, est basé aux États-Unis. Le submersible était immatriculé aux Bahamas et les personnes tuées lors de la probable implosion venaient d’Angleterre, du Pakistan, de France et des États-Unis.

Le Polar Prince, propriété de la Première Nation de Miawpukek dans le sud de Terre-Neuve, avait remorqué le Titan jusqu’au site du Titanic à environ 700 kilomètres au sud de la capitale provinciale et avait aidé à le mettre à l’eau lors de sa plongée dimanche dernier.

Le Titan a perdu le contact avec le Polar Prince environ une heure et 45 minutes après le début de sa descente vers l’épave du Titanic, à près de quatre kilomètres sous la surface de la mer.

Les cinq passagers et membres de l’équipage ont été déclarés morts jeudi peu de temps après qu’une équipe guidant un véhicule télécommandé a repéré l’épave du Titan à environ 500 mètres de la proue du paquebot de luxe coulé.

M. Mauger n’a pas divulgué le coût de la recherche et du sauvetage lorsque demandé par des journalistes, mais il a précisé que les gardes-côtes ne facturaient pas ce type d’opérations et qu’ils n’attribuaient pas de coût à la vie humaine.

« L’océan reste un environnement impitoyable et chaque week-end, des risques sont pris lorsque les gens vont à l’eau avec un équipement de sécurité inadéquat, avec une formation inadéquate ou en bateau en état d’ébriété, a déclaré M. Mauger. Mais nous répondons toujours à l’appel. »