(Séoul) La Corée du Sud a démenti jeudi des informations de presse faisant état de livraisons à venir d’obus à l’Ukraine, assurant que sa décision de ne pas livrer d’armes létales à Kyiv demeurait inchangée.

Le Wall Street Journal a affirmé mercredi que des centaines de milliers d’obus d’artillerie fabriqués en Corée du Sud devaient être livrés à l’Ukraine via les États-Unis, en vertu d’un « accord confidentiel » entre Séoul et Washington.  

La Corée du Sud a depuis longtemps pour politique de ne pas fournir d’armes aux zones de conflit actives, une position qu’elle a maintenue dans le cas ukrainien, en dépit d’appels insistants des États-Unis, de pays européens et de Kyiv à fournir des armes.

« La position du gouvernement sud-coréen sur l’aide à l’Ukraine demeure inchangée […] et il y a aussi des inexactitudes dans l’article » du Wall Street Journal, a déclaré à la presse le porte-parole du ministère de la Défense Jeon Ha-kyu.

M. Jeon a toutefois reconnu que des discussions avaient eu lieu entre le Pentagone et une société sud-coréenne non identifiée à propos d’« exportations de munitions », sans donner plus de précisions.

« Il y a eu beaucoup de discussions et de demandes et donc le gouvernement coréen prendra les mesures appropriées tout en réexaminant la situation en Ukraine et la situation humanitaire », a-t-il ajouté.

Mercredi, le chef du bureau sud-coréen de la Sécurité nationale Cho Tae-yong a assuré aux députés qu’il « n’y a pas de soutien (sous forme) de munitions d’artillerie à l’Ukraine ».

La Corée du Sud, 9e exportateur d’armes au monde, a fourni de l’aide humanitaire à l’Ukraine et vendu des chars et des obusiers à la Pologne, alliée de Kyiv.

Courant avril, la présidence a indiqué qu’une attaque russe à grande échelle sur des civils ukrainiens pourrait faire évoluer sa doctrine.

Mais les experts soulignent la position délicate de Séoul dans ce dossier, en raison des liens économiques avec Moscou – son 15e partenaire commercial en 2022 – et de l’influence de la Russie sur le voisin nord-coréen.

« Le ministère de la Défense n’est pas en mesure de spécifier les “inexactitudes” dans l’article » du Wall Street Journal, a souligné à  l’AFP Cheong Seong-chang, du Centre pour les études nord-coréennes à l’Institut Sejong de Séoul.

« La coopération avec les États-Unis est importante pour le gouvernement de Séoul, mais ce dernier doit aussi maintenir des liens avec Moscou », a-t-il résumé.