(Bruxelles) La Pologne a confirmé mardi être prête à entraîner des pilotes ukrainiens sur des avions de combat américains F-16, après le feu vert des États-Unis en ce sens.

« Nous sommes prêts à former des pilotes sur les avions F-16, mais cette formation n’a pas encore commencé », a indiqué le ministre de la Défense polonais Mariusz Blaszczak, à l’issue d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE à Bruxelles consacrée au soutien militaire à l’Ukraine.

Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait assuré que la formation avait débuté dans ce pays.

Plusieurs autres pays ont l’intention de participer à cet effort de formation. « Nous avons obtenu le feu vert de Washington pour les entraînements sur F-16 et nous travaillons sur un calendrier concret pour commencer les formations. Il est important de le faire dès que possible », a expliqué la ministre de la Défense des Pays-Bas, Kajsa Ollongren.

« D’abord nous commençons avec les formations. La fourniture des appareils sera la prochaine étape », a-t-elle affirmé, évoquant « un effort commun avec le Danemark, la Belgique, le Royaume-Uni et d’autres alliés ».

La fourniture des avions s’annonce toutefois compliquée. « Le Royaume-Uni n’a pas de F-16 », a souligné la ministre néerlandaise.

« Notre contribution n’est pas pertinente tout simplement parce que nous n’avons pas de F-16 et que nous ne pouvons pas former de pilotes », a expliqué de son côté le ministre allemand Boris Pistorius.

La Suède, la Lettonie et l’Estonie ont également annoncé ne pas disposer de F-16.

Les appareils pourraient être fournis à Kyiv par d’autres pays de l’UE qui n’ont pas encore fait d’annonces, ou par les États-Unis.

Les ministres ont également discuté mardi de la fourniture des munitions d’artillerie réclamées par l’Ukraine.  

« Les États membres ont fourni à l’Ukraine 220 000 obus de différents calibres et 1300 missiles » pour leurs armes de défense antiaérienne et antichars depuis l’appel lancé le 9 février par le président Volodymyr Zelensky, a annoncé Josep Borrell.

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, « les États membres nous ont présenté des factures pour un montant de 10 milliards d’euros, ce qui est bien plus que prévu » pour les armements livrés à Kyiv, a-t-il précisé.

Des remboursements de l’ordre de 40 % des montants sont effectués par la Facilité européenne pour la Paix (FEP), une « cagnotte » constituée et financée par les contributions des États membres en dehors du budget de l’UE géré par la Commission.

Initialement dotée de 5,7 milliards d’euros pour la période 2021-2027, elle a déjà débloqué 3,6 milliards d’euros pour les fournitures à l’Ukraine.  

Deux milliards d’euros ont été ajoutés pour financer la fourniture d’un million d’obus de 155 mm par des achats communs et reconstituer les arsenaux des pays de l’UE.

L’unité de l’UE a toutefois commencé à se fissurer. La Hongrie refuse de donner son accord pour le déblocage d’une nouvelle tranche de 500 millions d’euros de la FEP pour les remboursements et bloque une augmentation de sa dotation de 3,5 milliards d’euros, a déploré Josep Borrell.