(Moscou) Moscou a mis en garde mardi l’ambassadrice américaine, Lynne Tracy, contre toute « activité subversive » en Russie, selon un communiqué publié par le ministère russe des Affaires étrangères, à l’issue de la convocation de la diplomate.

« Il a été particulièrement noté que toute mesure de la partie américaine visant à inciter à la discorde et à l’inimitié dans la société russe, ainsi qu’à utiliser la mission diplomatique pour dissimuler une activité subversive, sera sévèrement réprimée », a indiqué la diplomatie russe dans ce communiqué.

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Vladimir Kara-Mourza

Le ministère russe a également dénoncé « l’ingérence flagrante » à ses yeux des États-Unis, du Royaume-Uni et du Canada dans « les affaires intérieures » russes.

Cette escalade verbale intervient en pleines tensions entre Moscou et l’Occident, qui soutient financièrement et militairement l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.

Selon la nouvelle doctrine de politique étrangère russe, adoptée fin mars, les États-Unis et ses alliés occidentaux sont même considérés comme les instigateurs de « menaces existentielles » pour Moscou, un qualificatif qui a entériné la profonde rupture entre les deux camps.

Plus tôt mardi, Moscou avait annoncé avoir convoqué les ambassadrices américaine, britannique et canadienne en les accusant d’« ingérence » dans les affaires russes, au lendemain de la condamnation à 25 ans de prison de l’opposant russo-britannique Vladimir Kara-Mourza pour « haute trahison ».  

Les trois ambassadrices – l’Américaine Lynne Tracy, la Britannique Deborah Bronnert et la Canadienne Alison LeClaire – s’étaient rendues au tribunal moscovite où l’opposant politique était jugé. Un geste qui a fortement déplu à Moscou.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait ainsi laissé entendre que les trois ambassadrices pourraient être convoquées « pour qu’elles se souviennent de ce que des diplomates devraient et ne devraient pas faire ».

La condamnation de l’opposant Vladimir Kara-Mourza a suscité l’indignation dans les pays occidentaux, qui ont notamment déploré une peine « scandaleusement sévère » et une « utilisation abusive du pouvoir judiciaire ».