(Londres) Le Canada, l’Ukraine, la Suède et le Royaume-Uni, réunis dans une coalition pour les victimes de l’écrasement d’un avion ukrainien abattu en 2020 en Iran, ont dénoncé mardi les « simulacres » de procès ayant abouti à la condamnation de dix militaires iraniens.

« Les simulacres de procès qui ont eu lieu à Téhéran ne doivent pas détourner le monde de l’échec de l’Iran à respecter ses obligations internationales et à assumer la responsabilité de ses actions », ont critiqué les quatre pays dans une déclaration conjointe.

Dimanche, dix militaires iraniens ont été condamnés à des peines allant d’un à 10 ans de prison pour leur rôle dans l’écrasement du Boeing ukrainien abattu près de Téhéran en janvier 20201.

L’écrasement, provoqué par deux missiles lancés par les forces armées iraniennes à l’époque en état d’alerte par crainte d’une attaque américaine, a coûté la vie à 176 personnes, essentiellement des Iraniens et des Canadiens, pour beaucoup binationaux, ainsi que onze Ukrainiens.

« Ni les procès, ni les verdicts annoncés cette semaine n’apportent vérité et justice aux familles de victimes », regrette la coalition, qui juge que la justice iranienne a « manqué de la nécessaire impartialité et transparence » dans cette affaire.

« L’Association des familles de victimes ne reconnaît pas les tribunaux du régime islamique comme des tribunaux légitimes », avait aussi réagi lundi sur Twitter cette association de proches des victimes après l’annonce des condamnations.

En décembre dernier, la coalition pour les victimes de l’écrasement avait demandé que Téhéran se soumette à un arbitrage contraignant pour « tenir l’Iran responsable » de l’écrasement.

Le Canada, l’Ukraine, la Suède et le Royaume-Uni s’étaient basés sur la Convention de Montréal de 1971, qui réglemente les infractions contre l’aviation civile pour demander cet arbitrage.

Début 2022, l’Iran avait déclaré avoir commencé à indemniser certaines des familles de victimes en versant à chacune « une somme de 150 000 dollars », promettant d’indemniser les autres.  

1. Lisez l’article « Dix militaires iraniens condamnés à la prison »