(Rome) Les dirigeants politiques et religieux dans le monde ont rendu hommage au pape émérite Benoît XVI mort samedi à 95 ans, saluant un « grand théologien » à la « personnalité marquante ».

Le pape François a salué en son prédécesseur une « personne si noble, si gentille », au cours d’une cérémonie à la basilique Saint-Pierre de Rome, soulignant « ses sacrifices offerts pour le bien de l’Église ».

PHOTO ANDREW MEDICHINI, ASSOCIATED PRESS

Le pape François préside les premières vêpres et le « Te Deum » dans la basilique Saint-Pierre.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a loué son « engagement tenace pour la non-violence et la paix ».

Ses puissants appels à la solidarité avec les populations marginalisées partout et ses exhortations à rétrécir l’écart croissant entre riches et pauvres sont plus pertinents que jamais.

Antonio Guterres

Pour le président américain Joe Biden, un catholique pratiquant, « on s’en souviendra comme d’un théologien réputé, guidé par ses principes et sa foi, et dont la vie entière a été consacrée à sa dévotion envers l’Église ».

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré que sa « sympathie va à la communauté catholique mondiale du monde entier et au Saint-Siège ».  

Benoît XVI restera dans les mémoires comme un leader théologique luttant pour une synthèse entre la foi et la raison et pour ses efforts en faveur de la paix et de la justice mondiales.

Josep Borrell

Pour la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, Benoît XVI a « envoyé un signal fort avec sa démission ».

Il se voyait lui-même d’abord et avant tout comme un serviteur de Dieu et de son Église. Quand sa capacité physique a diminué, il a continué à servir, à travers ses prières.

Ursula von der Leyen

Le chancelier allemand Olaf Scholz a estimé que le monde perdait une « figure marquante » de l’Église catholique.

« En tant que pape “allemand”, Benoît XVI était pour beaucoup, et pas seulement dans ce pays, un dirigeant de l’Église particulier », a-t-il poursuivi, le qualifiant aussi de « personnalité combative » et de « théologien intelligent ».

Pour l’ex-chancelière Angela Merkel, « avec Benoît XVI, l’Église catholique, l’Allemagne et le monde perdent l’un des penseurs religieux les plus combatifs et les plus importants de notre époque » qui a également montré par sa démission « que le pape devait lui aussi faire face aux fardeaux de l’âge ».

Le président français Emmanuel Macron a salué les efforts de l’ancien pape en faveur d’un « monde plus fraternel ».

Mes pensées vont aux catholiques de France et du monde, endeuillés par le départ de Sa Sainteté Benoît XVI, qui œuvra avec âme et intelligence pour un monde plus fraternel.

Emmanuel Macron

Benoît XVI était « un géant de la Foi et de la Raison », ainsi qu’« un grand de l’Histoire que l’Histoire n’oubliera pas », a réagi la première ministre italienne Giorgia Meloni.

Le premier ministre britannique Rishi Sunak a salué la mémoire d’un « grand théologien dont la visite au Royaume-Uni en 2010 avait constitué un moment historique pour les catholiques et les non-catholiques de notre pays ».

Le président irlandais Michael D. Higgins a salué « ses efforts infatigables pour […] promouvoir la paix et la bonne volonté partout dans le monde, avec un intérêt constant pour la paix en Irlande du Nord ».

Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a salué « un grand théologien qui s’est dévoué au service des autres, de la justice et de la paix ».

Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, fervent catholique, a exprimé sa « profonde consternation ».

Au long de ses huit années de pontificat, le pape Benoît XVI est resté un symbole de la stabilité et de la défense des valeurs de l’Église catholique : l’amour du prochain, la solidarité et le soutien aux plus pauvres et plus vulnérables et l’importance du pardon et de la réconciliation.

Marcelo Rebelo de Sousa

Pour le président polonais Andrzej Duda, dont le pays est traditionnellement attaché à la foi catholique, « le monde a perdu l’un des plus grands théologiens des XXe et XXIe siècles, un proche collaborateur de Saint Jean Paul II », son prédécesseur polonais au Vatican.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué un « éminent théologien », « promoteur de valeurs universelles ».  

Le président russe Vladimir Poutine a loué un « défenseur des valeurs traditionnelles chrétiennes », dont lui-même se veut également l’apôtre.

Le patriarche de l’Église orthodoxe russe Kirill a rendu hommage à un « éminent théologien » et défenseur des « valeurs traditionnelles ».

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a évoqué « un grand chef spirituel, engagé de tout son cœur dans la réconciliation historique entre l’Église catholique et le monde juif ».

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a salué le « leadership spirituel que le pape Benoît XV1 a offert à son Église et plus largement à l’humanité ».

Le roi Charles III, souverain de 15 États dont le Royaume-Uni et chef formel de l’Église anglicane, a dit sa « profonde tristesse » et salué les « efforts constants » de Benoît XVI pour la paix auprès de tous les peuples et le rapprochement entre les catholiques et les protestants.

Pour l’archevêque de Canterbury Justin Welby, le chef spirituel de l’Église anglicane, Benoît XVI a été l’« un des plus grands théologiens de son temps ».

La Conférence des évêques de France a jugé que Benoît XVI avait « affronté avec courage le fait des agressions sexuelles commises par des prêtres ou des religieux ».