(Paris) Les contaminations à la COVID-19, alimentées par le très contagieux variant Delta, flambent en France, en Iran ou encore en Australie où on reconfine, et perturbent les grands évènements mondiaux, comme la fête musulmane de l’Aïd qui a commencé mardi.

Au Royaume-Uni, malgré les appels de plusieurs scientifiques internationaux, le premier ministre Boris Johnson a lui levé lundi la quasi-totalité des restrictions sanitaires, et ce alors que le nombre de cas s’élève à 50 000 quotidiennement.

En Indonésie, le pays musulman le plus peuplé au monde, les nouvelles contaminations quotidiennes dépassent actuellement les 50 000, dix fois plus que début juin, et un record de 1338 décès a été enregistré lundi.  

En ce jour d’Aïd el-Adha, fête du Sacrifice, nombre de fidèles ont observé la consigne de ne pas se rendre dans les mosquées, mais des rassemblements se sont tenus à leurs abords, en dépit des interdictions.  

À Banda Aceh, sur l’île de Sumatra, ils étaient ainsi des milliers devant la grande mosquée Baiturrahman où des marchands vendaient des ballons en forme d’animaux.

D’autres sont restés chez eux. « D’habitude, nous nous réunissons en famille autour d’un repas pour l’Aïd », explique Pringgo Trikusumo, qui vit près de Jakarta. « Mais cette année, c’est très différent. Je ne vois pas mes proches et je ne peux aller nulle part ».

Du « jamais vu » en France

La situation est également alarmante en Iran, où un nouveau record quotidien de contaminations a été battu mardi, avec 27 444 cas et 250 décès supplémentaires.

À la veille de la principale fête musulmane — qui y sera célébrée mercredi —, la République islamique a ordonné la fermeture des services publics et des banques à Téhéran ainsi que dans la province voisine d’Alborz pendant six jours. Les rues de la capitale étaient presque vides et la plupart des commerces fermés mardi.

En Europe aussi, les contaminations explosent, malgré le rythme soutenu des campagnes de vaccination.  

En France, le nombre de nouveaux cas a grimpé à 18 999 sur 24 heures, une hausse « jamais vue », s’est alarmé mardi le ministre de la Santé Olivier Véran, qui a décrit une « augmentation de la circulation du virus de l’ordre de 150 % sur une semaine ».

Malgré ces chiffres, le masque ne sera plus obligatoire dans les lieux uniquement accessibles avec un passeport sanitaire anti-COVID-19, accueillant au moins 50 personnes, comme des salles de spectacles, de sport ou des musées.  

Ce passeport implique « qu’on est sûr que toutes les personnes qui rentrent sont vaccinées complètement ou ont un test très récent qui est négatif », a justifié le ministre. Une décision qui fait frémir en revanche la très respectée épidémiologiste Dominique Costagliola qui l’a qualifiée de « mauvaise idée ».

PHOTO ATTA KENARE, AGENCE FRANCE-PRESSE

Une Iranienne passe devant une salle de cinéma fermée au centre-ville de Téhéran le 20 juillet 2021. L’Iran a annoncé lundi des restrictions strictes dans la capitale Téhéran et dans une province voisine pour endiguer la propagation de COVID-19. Les infections quotidiennes se rapprochent du sommet.

À l’autre bout du monde, 14 des 25 millions d’Australiens seront confinés à partir de mardi soir dans la troisième grande ville du pays, Adélaïde, concernée par une telle mesure, après Sydney et Melbourne.

Longtemps encensée pour ses bons résultats dans la gestion de la pandémie, l’immense île-continent enregistre actuellement une centaine de nouveaux cas par jour et peine à enrayer la progression du variant Delta, avec seulement 11 % de sa population vaccinée.

Au moins, les tests « fonctionnent »

La pandémie a fait au moins 4 100 352 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mardi.

Mais en Inde, le nombre de décès pourrait être dix fois supérieur au bilan officiel qui est actuellement proche de 415 000 décès, selon une étude américaine du Center for Global Development.

À trois jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, déjà reportés d’un an, l’inquiétude grandit aussi à Tokyo.

Plusieurs personnes, dont des sportifs, ont été déclarées positives au Village olympique, et aussitôt placées à l’isolement, ainsi que plusieurs autres, considérées comme cas contact.

« Au moins, nous savons que les tests de routine fonctionnent et détectent dès le début les cas positifs », a commenté Martin Doktor, le chef de la délégation tchèque, où deux cas positifs ont été diagnostiqués.  

Sur le front de la vaccination, l’Agence européenne des médicaments a annoncé mardi le lancement d’une procédure d’« examen continu » du sérum du laboratoire français Sanofi Pasteur, ouvrant la voie à une éventuelle demande d’autorisation prochaine dans l’UE.