Valerie Vinnikova, une touriste allemande, a outrepassé de quelques jours la durée de son visa aux États-Unis. Pour remédier à la situation et prolonger sa visite au New Hampshire, où vit son fiancé, elle s'est présentée aux autorités américaines, qui l'ont aussitôt menottée et emprisonnée. Après 28 jours derrière les barreaux, elle a été relâchée en échange d'une promesse, celle de ne pas poursuivre le secrétariat à la Sécurité intérieure. Elle risquait en principe la déportation et le bannissement des États-Unis pour une période de dix ans.

Fareed Zakaria raconte cette anecdote dans le numéro courant de l'hebdomadaire Newsweek, histoire d'expliquer pourquoi les États-Unis sont le seul pays important à accueillir moins de visiteurs au beau milieu d'un boom touristique mondial. Ce n'est pas seulement le nombre de visiteurs arabes ou musulmans qui a chuté, mais également le nombre de touristes japonais et britanniques, entre autres.

Selon Zakaria, cette baisse est due en bonne partie au traitement réservé à ceux qui veulent obtenir un visa pour voyager aux États-Unis ainsi qu'à ceux qui arrivent en sol américain. Discover America, une organisation financée par l'industrie touristique, estime que la baisse du nombre de visiteurs aux États-Unis depuis le 11 septembre 2001 (17%) a coûté 94 milliards de dollars au pays, dont 16 milliards en taxes.

(Photo Getty Images)