La chroniqueuse vedette du New York Times Maureen Dowd a accompagné George W. Bush lors de sa visite à Paris. Elle raconte dans sa chronique d'aujourd'hui que le sentiment anti-Bush a fait place dans la capitale française à l'Obamamanie. Je traduis un extrait de l'article en invitant nos amis français à confirmer ou infirmer les impressions de la journaliste américaine :

Dans l'imagination française, Barack Obama est déjà président.

Pour les Français, la course à l'investiture démocrate était l'élection générale.

Le mot «élite» n'est pas péjoratif ici; c'est un compliment. Les Parisiens ne peuvent pas concevoir que les Américains choisiront le vieux candidat aux cheveux blancs s'ils peuvent avoir le candidat longiligne et cool avec ses Ray-Bans, ses romans de John le Carré, son épouse chic et ses cigarettes secrètes.

Les kiosques à journaux offrent un magazine consacré entièrement à «La révolution OBAMA». Les quotidiens suivent avidement la campagne d'Obama pour rallier les femmes à sa cause après la défaite d'Hillary et, vendredi, Le Figaro annonçait à la une qu'il avait creusé l'écart sur son «rival républicain».

L'Obamamanie semble aussi fapper le Québec, où la chroniqueuse de La Presse Nathalie Petrowski, après avoir déclaré à la radio que le sénateur de l'Illinois représentait «un peu le vide», est sortie enchantée de la lecture de son autobiographie, Les rêves de mon père. Je cite la conclusion de sa chronique d'hier :

Ce qui frappe le plus en lisant ce bouquin, c'est à quel point Obama n'a rien à voir avec tous ceux qui ont brigué la présidence américaine avant lui. Je ne parle pas seulement de sa couleur, mais de sa culture, de son érudition, de son expérience de la misère humaine comme des différences culturelles et religieuses, de ses voyages en Europe et en Afrique, de son enfance à Hawaii, mais aussi à Jakarta, en Indonésie. À lui seul, Obama a vécu plus de vies que tous les présidents américains réunis. Si jamais ce type réussit à se faire élire à la présidence, ce ne sera pas seulement un grand jour pour les Américains. Ce sera la preuve que les miracles sont encore possibles.