Charles (Chas) Freeman survivra-t-il au lobby pro-israélien? L'ancien ambassadeur des États-Unis à Ryad et à Pékin a été nommé récemment par le nouveau directeur du renseignement américain, Dennis Blair, à un poste où il devra coordonner les vues des 16 agences de renseignement américain sur des sujets ultrasensibles. Mais le Congrès, à la demande de parlementaires soutenant fermement Israël, a institué une enquête sur «tout conflit d'intérêt potentiel» découlant des liens du diplomate chevronné avec l'Arabie saoudite et la Chine. Freeman est notamment président d'un groupe de réflexion financé par l'Arabie saoudite, le Middle East Policy Council. Sa nomination à la tête du National Intelligence Council n'a pas à être confirmée par le Sénat.

Il est tragique de constater que, malgré tous les avantages et possibilités dont Israël a joui au cours des cinquante-neuf ans de son existence, elle n'a pas su réaliser la concorde et la réconciliation avec ses voisins de la région, encore moins mériter leur admiration ou affection. Au contraire, de décennie en décennie, le comportement de l'État hébreu s'est de plus en plus écarté des idéaux humains de ses fondateurs et des normes éthiques élevées de la religion que la plupart de ses habitants professent. Israël et les Palestiniens, en particulier, sont prisonniers d'un cycle incessant de mesures de représailles et de rétorsion qui nous assure que se perpétuera un conflit dont les atrocités réciproques se multiplieront. Il en a résulté que chaque génération d'Israéliens et de Palestiniens a accumulé de nouveaux motifs de haïr le comportement de l'autre et chaque génération d'Arabes a détesté Israël plus passionnément que ses prédécesseurs. Ce n'est pas la marche à suivre pour faire la paix. Il y a lieu, ici aussi, de clairement rompre avec le passé et trouver une nouvelle voie.

La controverse constitue sans contredit un test de l'influence du lobby israélien auprès de l'administration Obama. Notons que le nouveau président ne s'est pas encore prononcé sur le sujet.