En effet, après les banques et les constructeurs automobiles, le gouvernement fédéral américain doit-il se porter au secours des journaux des États-Unis, dont la situation est périlleuse, voire catastrophique, comme l'a démontré mardi la décision du groupe Sun-Times Media, propriétaire du Chicago Sun-Times, d'entreprendre des démarches de faillite? La réponse du sénateur démocrate du Maryland Ben Cardin est évidente : il a présenté la semaine dernière un projet de loi exemptant les journaux d'impôts, au même titre que les organisations à but non lucratif, à condition qu'ils n'appuient pas de candidats en période électorale.

Que pensent les Américains d'une telle démarche? La maison Rasmussen vient de publier un sondage indiquant que 51% d'entre eux s'opposent au projet de loi du sénateur Cardin contre 33% qui appuient sa démarche. Mais 53% sont d'accord avec le démocrate du Maryland pour dire que la perte de l'industrie des journaux est «une vraie tragédie pour les communautés du pays et pour notre démocratie». À noter que seule une minorité de républicains est du même avis...

J'invite ceux que le sujet intéresse à lire l'article dévastateur de Mark Bowden, auteur des livres Black Hawk Down et Killing Pablo, sur le propriétaire du New York Times, Arthur Sulzberger, publié dans le numéro courant du magazine Vanity Fair.