Vendredi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad annonce la nomination d'Esfandiar Rahim Mashaie au poste de premier vice-président, une décision aussitôt critiquée par les religieux et parlementaires conservateurs du pays. Très proche d'Ahmadinejad (deux de leurs enfants sont mariés), Mashaie a déjà été au coeur d'une controverse pour avoir déclaré que l'Iran est l'ami du peuple israélien.

Aujourd'hui, le guide suprême Ali Khamenei ordonne à Mashaie de démissionner.

Que se passe-t-il en Iran? Le New York Times répond aujourd'hui à cette question en se penchant non pas sur la nomination de Mashaie mais sur les Gardiens de la révolution islamique, dont le pouvoir éclipserait aujourd'hui celui des religieux.

Que se passe-t-il en Iran? La réponse du chroniqueur Roger Cohen : une farce tragique. Je cite quelques-unes des questions que Cohen soulève lui-même (merci à Antenor pour la traduction) :

Quel président célébrerait une «victoire», remportée avec deux tiers des suffrages, par une répression semblable à un putsch? Quelle nation digne de ce nom attribuerait la présence dans les rues de près de trois millions de manifestants convaincus d'avoir été privés de leur droit de vote à des sionistes, à de médias «malins» et à des agents britanniques?

Quelle sorte de pays invite des centaines de journalistes à être témoins d'une élection pour ensuite les chasser du pays illico? Quel type de régime révolutionnaire invoque «l'éthique» et «la démocratie religieuse» quand il permet à des brutes habillés en civil de battre des femmes en public?

Que doit-on penser d'un guide suprême qui qualifie les résultats électoraux de divins, pour ensuite dire que certaines questions doivent être éclaircies par le Conseil des gardiens de la révolution, et dicter enfin à ce même conseil le résultat de son recomptage avant la fin de l'opération?

(Photo AFP)