À l'occasion de la fête mexicaine du Cinco de Mayo, les membres de l'équipe de basketball de Phoenix ont revêtu leur uniforme orange et adopté un nouveau surnom, «Los Suns», histoire de saluer la communauté latino de leur ville, la plus grande de l'Arizona. S'il faut se fier à la déclaration du garde des Suns, Steve Nash (photo), un Canadien d'origine, les joueurs voulaient aussi protester contre la nouvelle loi migratoire de l'État.

Qualifiée de raciste ou de xénophobe par certains de ses opposants, cette législation a été amendée la semaine dernière par les parlementaires de l'Arizona. La nouvelle mouture, signée par la gouverneure Jan Brewer, limite le contexte dans lequel la police peut demander ses papiers à un individu soupçonné d'être un immigrant clandestin. À l'origine, un contrôle pouvait être opéré à l'occasion de tout «contact avec les forces de l'ordres». Désormais, les contrôles ne pourront être effectués qu'en cas de délit présumé.

L'amendement a également modifié le passage de la loi qui stipulait que les policiers «ne peuvent pas seulement considérer l'origine ethnique, la couleur ou la nationalité d'origine au moment d'appliquer la loi». Le mot «seulement» est disparu de la nouvelle mouture, car il impliquait que l'origine ethnique, la couleur ou la nationalité d'origine pouvait peser dans la décision des policiers. Plusieurs critiques de la loi y voyaient d'ailleurs une légalisation du délit de faciès.

Les changements ont satisfait certains opposants de la loi originale, dont Marco Rubio, candidat républicain dans la course sénatoriale de Floride. Celui-ci a annoncé ajourd'hui qu'il était passé d'adversaire à partisan de la loi. Barack Obama a cependant renouvelé hier ses critiques de l'approche de l'Arizona, appelant ses adversaires républicains à commencer à travailler cette année sur une réforme en profondeur de l'immigration. Je cite une de ses déclarations lors d'une réception soulignant le Cinco de Mayo :

«On ne peut pas commencer à stigmatiser des gens en fonction de leur apparence physique, leur façon de parler ou de s'habiller. On ne peut transformer des citoyens américains et des immigrés respectueux des lois en sujets de soupçons et d'abus. On ne peut diviser les Américains de cette façon, ce n'est pas la réponse».

(Photo Getty Images)