Avant la «guerre au terrorisme» de George W. Bush, le New York Times considérait le simulacre de noyade comme une torture. Après le début de cette soi-disant guerre, le quotidien, comme plusieurs autres médias américains, a cessé de qualifier de torture cette technique d'interrogatoire, selon une nouvelle étude de l'université Harvard. Pourquoi ce changement? Le NYT a offert cette explication :

«Alors que le débat sur le traitement des suspects de terrorisme prenait de l'ampleur après le 11 septembre 2001, les défenseurs de cette pratique (dont des responsables de l'administration Bush) ont insisté que celle-ci ne constituait pas de la torture.

«Quand nous utilisons un mot qui équivaut à adopter une position dans une dispute politique, notre pratique générale est de fournir les lecteurs avec l'information qui leur permet de décider par eux-mêmes. Aussi avons-nous décrit la pratique en termes concrets en soulignant qu'elle était dénoncée comme étant une forme de torture par les conventions internationales et la tradition américaine.»

Comme le souligne Greg Sargent dans ce billet, la logique du Times est boîteuse, puisque le fait de ne pas appeler un chat un chat était une façon de prendre la part de l'administration Bush dans le débat. Heureusement, le 43e président n'a pas tenté de prétendre que la Terre était plate ou que le ciel était vert.