Faute d'un accord sur le budget 2011 d'ici vendredi soir, quelque 800 000 fonctionnaires tomberont en chômage technique, entraînant une paralysie de l'administration fédérale dont les retombées pourraient nuire à la reprise économique, selon des experts cités dans cet article du Washington Post. Mais les élus du Congrès n'auraient pas à s'en faire : même s'il y a blocage de l'État, ils continueront à recevoir leur salaire.

Cette possibilité avait mené la sénatrice démocrate de Californie Barbara Boxer à déposer un projet de loi qui aurait suspendu la paie des élus du Congrès en cas d'une paralysie de l'administration fédérale, dont ils seraient les responsables. Mais la Chambre des représentants à majorité républicaine a bloqué la tenue d'un vote sur un texte semblable, comme le souligne Nicolas Kristof dans cette chronique.

Dans une entrevue diffusée ce matin sur ABC, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a par ailleurs nié toute différence entre sa position sur le budget et celle des élus issus du Tea Party. Les démocrates ont laissé entendre que son refus de négocier un compromis sur le budget tenait à sa peur de provoquer une rébellion au sein du Tea Party.

Au début de la semaine, les démocrates affirmaient s'être entendus avec Boehner sur des coupes budgétaires de 33 milliards de dollars pour le reste de l'exercice 2011, qui prend fin le 30 septembre. Boehner réclamerait aujourd'hui des coupes de 40 milliards de dollars, alors que des élus de son parti tiennent mordicus à des coupes de 61 milliards de dollars, montant prévu dans un projet de loi budgétaire adopté plus tôt cette année par la Chambre.

Notons enfin que John Boehner a annoncé son intention de tenir aujourd'hui un vote à la Chambre sur une loi de finances provisoire prévoyant des coupes de 12 milliards de dollars qui permettrait de financer les activités de l'État pour une semaine de plus. Les démocrates de la Maison-Blanche et du Sénat ont qualifié ce projet de diversion.