La semaine dernière, à son tout premier débat télévisé depuis le lancement de sa campagne présidentielle, Rick Perry a été applaudi par l'auditoire républicain en affirmant qu'aucune des 234 exécutions auxquelles il a donné le feu vert comme gouverneur du Texas ne lui avait fait perdre le sommeil.

Hier, soir lors d'un débat télévisé à Tampa entre les prétendants républicains à la présidence, ce sont plutôt des hués qui ont accueilli la solution du successeur de George W. Bush à Austin pour attirer l'électorat latino : contribuer au financement de l'éducation supérieure des enfants d'immigrants clandestins. Ses adversaires républicains, dont Michele Bachmann, n'ont pas manqué de critiquer cette approche, qui est en vigueur au Texas.

Le débat d'hier soir à Tampa a démontré que la question de l'immigration sera un des handicaps de Rick Perry dans la course à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012. Pour ultra-conservateur qu'il soit sur plusieurs sujets, le gouverneur du Texas doit composer avec une réalité qui le fait paraître bien modéré comparativement à ses adversaires en matière d'immigration.

Perry a également mal paru en tentant de défendre son décret de 2007 rendant la vaccination par Gardasil obligatoire pour toutes les jeunes filles. Bachmann - encore elle - a rappelé que l'ancien chef de cabinet du gouverneur étant un ancien lobbyiste d'une compagnie pharmaceutique qui «a fait des millions» avec ce vaccin sur le dos de «jeunes filles innocentes». Ce sujet risque de revenir hanter Perry, qui admet aujourd'hui son erreur dans ce dossier sur lequel l'on peut en apprendre davantage ici.

Le gouverneur texan, qui mène dans tous les sondages sur ses adversaires républicains, a connu un bon début de débat, défendant avec un certain aplomb sa position sur le régime public de retraite (Social Security) face aux critiques de Mitt Romney. Mais si les réponses de Perry sur cette question ont plu à l'auditoire composée de militants du Tea Party, il n'en est sans doute pas de même en ce qui concerne l'establishment républicain, qui s'inquiète à la perspective d'avoir comme candidat présidentiel un homme qui a qualifié le plus populaire des programmes fédéraux de «schéma de Ponzi» et d'«échec». Le New York Times fait état de ces craintes dans un article publié aujourd'hui en première page.

Même s'il n'était pas le préféré de l'auditoire, Mitt Romney a probablement remporté une victoire aux points en en revenant à plusieurs reprises sur la question du régime public de retraite. Je cite une de ses questions à Perry (voir la vidéo qui coiffe ce billet) :

«Pensez-vous comme il y a six mois que la Social Security devrait prendre fin comme programme fédéral?»

Dans une de ses réponses, Perry a promis de ne rien changer au régime public de retraite pour ceux qui en sont aujourd'hui les bénéficiaires. Il est quand même sorti de ce débat avec un oeil au beurre noir.

Éteinte et discrète lors du débat précédent, Michele Bachmann a fourni une meilleure performance hier soir, du moins au point de vue du style. Newt Gingrich et Ron Paul ont également bien fait, même si ce dernier a été hué en tentant d'expliquer qu'Al-Qaïda avait frappé les États-Unis le 11 septembre 2001 en raison des bases américaines en Arabie saoudite.