C'est aujourd'hui que les neuf juges de la Cour suprême des États-Unis devraient voter (en secret) sur la constitutionnalité de la réforme du système de santé promulguée il y a deux ans par Barack Obama. Leur décision ne sera cependant pas connue avant le mois de juin, les «sages» ayant besoin de plusieurs semaines pour formuler les arguments juridiques soutenant leur décision, comme on peut le lire dans cet article du Washington Post.

C'est dans le même journal que l'on retrouve cette chronique de Eugene Robinson sur l'impact possible d'une décision des cinq juges conservateurs de la Cour suprême de déclarer inconstitutionnel le «mandat individuel», cette mesure clé de la réforme de la santé qui rend obligatoire pour presque tous les Américains de se doter d'une assurance maladie. Selon Robinson, l'abrogation de cette mesure conçue par le think tank conservateur Heritage Foundation pourrait rendre inévitable un rêve progressiste aux États-Unis : l'instauration d'un système de santé à payeur unique. Ô ironie.

Le New York Times s'intéresse de son côté dans cette analyse publiée en une aux notions de «liberté» et de «responsabilité individuelle» qui devraient guider la décision du juge conservateur Anthony Kennedy, qui pourrait sauver ou couler la réforme phare du président démocrate. Je cite dans le texte une des remarques du juge qui a donné un peu d'espoir aux partisans de cette réforme au cours de trois jours d'audience devant la Cour suprême :

"The young person who is uninsured is uniquely proximately very close to affecting the rates of insurance and the costs of providing medical care in a way that is not true in other industries. That's my concern in the case."

Quant au chroniqueur Paul Krugman, il soupçonne ici les juges conservateurs d'être prêts à s'accrocher aux arguments les plus douteux pour justifier une décision purement politique d'abroger la réforme de la santé.