«Magistral» : le site conservateur Townhall emploie ce mot aujourd'hui pour qualifier le discours que Michelle Obama a prononcé hier à la convention démocrate de Charlotte. Un discours qui a électrisé les milliers de délégués entassés dans le Time Warner Cable Arena et impressionné les commentateurs, toutes tendances confondues.

Sans hausser la voix une seule fois, la Première dame des États-Unis a captivé l'attention de son auditoire en parlant de son mari, qui n'a pas selon elle oublié ses origines modestes et les difficultés qui se dressent devant les familles de la classe moyenne. Elle a aussi répondu indirectement aux critiques formulées par les républicains au sujet des démocrates en disant que le succès et la richesse des autres n'ont pas suscité l'envie mais l'admiration de la famille de son mari ainsi que de la sienne.

Je cite quelques passages de ce discours :

«Je ne pensais pas ce que c'était possible, mais aujourd'hui, j'aime mon mari encore plus qu'il y a quatre ans. Encore plus qu'il y a vingt-trois ans quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois. J'aime le fait qu'il n'a jamais oublié comment il avait commencé. J'aime le fait que nous pouvons faire confiance à Barack pour faire ce qu'il a dit qu'il ferait, même quand c'est difficile.»

«Barack sait ce qu'est une famille qui a du mal. Barack sait ce qu'est le rêve américain, parce qu'il l'a vécu.»

«Pour Barack, le succès ne se mesure pas à combien d'argent vous gagnez, mais à la différence que vous faites dans la vie des gens.»

«Nous devons une fois encore nous rassembler, et nous dresser pour l'homme en lequel nous pouvons croire pour faire avancer ce pays.»

La First Lady avait été précédée à la tribune de la convention démocrate par le maire de San Antonio, Julian Castro. Âgé de 37 ans, ce petit-fils d'émigrants mexicains a écrit une page d'histoire en devenant le premier Latino à prononcer le discours clé de la convention d'un des grands partis américains.

En 2004, Barack Obama avait profité de la même tribune pour se bâtir, du jour au lendemain, une réputation de grand tribun. Castro, qui avait été présenté par son frère jumeau Joaquin, a consacré une partie de son discours à raconter l'histoire de sa famille et l'autre à critiquer Mitt Romney. Je cite un extrait de ce discours :

«Mitt Romney, très simplement, ne comprend pas. Il y a quelques mois, il a visité une université en Ohio et donné aux étudiants quelques conseils d'entrepreneurship. 'Démarrez-vous une entreprise'. Mais comment? 'Empruntez de l'argent à vos parents si vous le devez', a-t-il dit. Ciel, pourquoi n'y ai-je pas pensé?»

D'autres orateurs ont également réussi à enflammer les délégués démocrates, qui ont semblé beaucoup plus enthousiastes que ne l'étaient les délégués républicains la semaine dernière à Tampa. Les discours du gouverneur du Massachusetts Deval Patrick et de l'ancien gouverneur d'Ohio Ted Strickland ont été particulièrement bien accueillis.