On a beau répéter qu'il reste plus de cinq semaines avant l'élection présidentielle américaine, que les trois débats à venir pourraient changer la donne, et que tout peut arriver dans le merveilleux monde de la politique, mais il reste qu'une question se pose ce matin à la lecture d'une nouvelle livraison de sondages: Mitt Romney est-il cuit?

Dans les deux États les plus importants du scrutin à la Maison-Blanche, Barack Obama a creusé l'écart sur Mitt Romney, selon des baromètres Quinnipiac/New York Times/CBS News. Il remporte 53% des intentions de vote en Ohio contre 43% pour son rival républicain, et 53% contre 44% en Floride.

Comme je l'expliquais dans un texte publié lundi dans La Presse, Romney ne peut gagner l'élection sans la Floride. Un candidat républicain n'a, par ailleurs, jamais été élu à la Maison-Blanche sans l'Ohio.

Les baromètres Quinnipiac/New York Times/CBS News sont d'autant plus inquiétants pour Romney qu'ils ont été réalisés auprès d'électeurs les plus susceptibles de voter, une catégorie qui avantage normalement le candidat républicain. Un sondage national réalisé pour Bloomberg auprès de ce même groupe crédite par ailleurs Obama d'une avance de six points (49%-43%).

Et un sondage Washington Post/ABC News indique que 61% des Américains ont une opinion défavorable de la campagne que mène Romney.

La vidéo qui coiffe ce billet n'aidera sans doute pas Romney à détromper les Américains qui le considèrent déconnecté de la réalité des Américains ordinaires. «J'ai déjà pensé qu'être riche et célèbre me rendrait heureux. Dieu que j'avais raison!» a lancé l'ancien gouverneur du Massachusetts lors d'une fête de la St-Patrick à Boston en 2005.