Depuis le début de la présidence de Barack Obama, les républicains sont en quête d'un vrai scandale qui paralysera l'administration démocrate, mobilisera ses troupes et contribuera à sa reconquête du Sénat et/où de la Maison-Maison. Ils ont déployé de vaillants efforts pour monter en épingle les affaires Fast & Furious, Solyndra et Benghazi mais aucune d'elle n'a vraiment convaincu les médias et le public, à l'exception de Fox News et de ses auditeurs.

Il pourrait cependant en être autrement d'une histoire qui a fait surface vendredi : lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes, une responsable des services fiscaux américains (IRS) a reconnu qu'environ 75 groupes proches du Tea Party et du mouvement dit «patriote» avaient été ciblés et sélectionnés par les fonctionnaires d'une cellule centralisatrice à Cincinnati pour un examen approfondi.

Ces groupes, qui sont critiques du gouvernement en général et de l'IRS en particulier, avaient déposés une demande à l'IRS pour que leurs revenus ne soient pas imposés, comme la loi le permet à tout type de comités dits d'intérêt général.

Le New York Times revient aujourd'hui sur cette affaire avec un article qui semble contredire une affirmation de la responsable de l'IRS selon laquelle l'«erreur» des fonctionnaires de Cincinnati n'était pas due à des «raisons politiques ou partisanes». Selon le Times, les employés de l'IRS n'ont pas fait que cibler des groupes conservateurs en utilisant dans leurs recherches des mots comme «Tea Party», «Patriots» ou «9/12 Project», un mouvement lancé par Glenn Beck, adepte des théories de conspiration.

Ils se sont aussi intéressés à la position des groupes sur les dépenses gouvernementales, la dette et les impôts et leurs déclarations critiquant «la façon dont le pays été géré».

Les républicains du Congrès ont promis hier des auditions et des enquêtes sur cette affaire troublante. «L'admission par l'administration Obama que le fisc a ciblé des opposants politiques fait écho à certains abus de pouvoir les plus honteux de l'histoire américaine du 20e siècle», avait déclaré vendredi le président de la Chambre des représentants, John Boehner.

La Maison-Blanche a vite rappelé que l'IRS était une agence indépendante du pouvoir politique. Il demeure que les démocrates dénoncent depuis longtemps le fait que les comités dits d'intérêt général sont souvent utilisés de façon détournée pour influencer les élections.

P.S. : Un article éclairant sur l'IRS et les groupes politiques qui réclament une exemption d'impôts.