«Si l'administration Obama ne veut pas assister à l'aggravation de la répression ou à l'émergence d'une nouvelle autocratie en Égypte, elle doit fait plus - et rapidement», écrit le Washington Post dans un éditorial publié aujourd'hui.

Au moment d'écrire ces lignes, le Post ne connaissait pas encore le bilan des affrontements de ce matin entre les forces de sécurité et les partisans du président destitué Mohamed Morsi - 70 morts, selon les Frères musulmans. Son édito donne l'impression que l'évolution de la situation en Égypte dépasse non seulement l'administration Obama mais également les médias américains.

Plus tôt cette semaine, l'administration Obama a annoncé qu'elle retarderait la livraison de quatre avions de chasse F-16 à l'Egypte en raison des violences qui ont suivi la destitution de Morsi. Selon le Post, elle doit faire davantage pour freiner les élans autoritaires du général Abdel Fattah al-Sissi, dont l'objectif semble être l'élimination des Frères musulmans comme force politique.

Or, pour le moment, Washington a utilisé un stratagème juridique pour ne pas avoir à confirmer que le coup d'état militaire ayant destitué Morsi en était un. Un tel constat obligerait les États-Unis à suspendre l'aide militaire annuelle de 1,3 milliard de dollars versée à l'Égypte.

Obama devra-t-il se résoudre à suspendre cette aide?