Même si son allusion à l'Holocauste a été largement critiquée aux États-Unis, y compris par son adversaire républicain Jeb Bush et l'ambassadeur israélien à Washington, Ron Dermer, Mike Huckabee a continué à défendre ce matin ses propos formulés dimanche selon lesquels Barack Obama amène les Israéliens «aux portes des fours» avec l'accord sur le nucléaire iranien.

«La réponse des personnes juives a été extrêmement positive», a déclaré le candidat présidentiel du GOP sur NBC, faisant fi des réactions négatives de l'ambassadeur Dermer, du ministre des Transports israélien Yisrael Katz, de l'Anti-Defamation League et de plusieurs autres représentants juifs, qui ont condamné son analogie sans pour autant approuver l'accord de Vienne.

Dans le topo qui a précédé son interview avec l'ancien gouverneur d'Arkansas, un journaliste de l'émission Today a attribué les propos de ce dernier à l'effet Trump : comme ses adversaires Rand Paul, Lindsey Graham et Ted Cruz, entre autres, Huckabee se sentirait obligé de verser dans l'outrance pour détourner l'attention des médias de Donald Trump.

De l'Éthiopie, où il se trouve, Barack Obama a offert la même explication hier. Je cite deux de ses déclarations lors d'une conférence de presse :

«Les commentaires de M. Huckabee font partie d'une tendance générale qui serait considérée ridicule si elle n'était pas si attristante. Nous avons vu un sénateur [Tom Cotton] en fonction qualifiée John Kerry de Ponce Pilate. Nous avons vu un sénateur [Ted Cruz] en fonction, qui se trouve aussi à briguer la présidence, suggérer que je suis le chef de file du terrorisme parrainé par l'État. Ce sont des leaders du Parti républicain.»

«Il ne s'agit peut-être que d'un effort pour déloger M. Trump de la Une des journaux.»

P.S. : Un sondage CNN/ORC publié ce matin indique que 52% des Américains souhaitent que le Congrès s'oppose à l'accord sur le nucléaire iranien. La semaine dernière, un sondage Washington Post/ABC News indiquait que 56% des Américains appuyaient l'entente.