Si Donald Trump est élu à la Maison-Blanche, les mères au travail auront droit à un congé de maternité partiellement rémunéré pendant six semaines et à des frais de garde d'enfants déductibles d'impôts.

C'est du moins ce que le candidat républicain à la présidence a promis hier lors d'un discours à Aston, en banlieue de Philadelphie. Même si son financement soulève des questions, le plan de Trump est remarquable en soi : les candidats républicains ont l'habitude de dénigrer les politiques susceptibles d'aider les mères au travail. Car la place de la mère est à la maison, comme tout bon conservateur chrétien le sait.

Mais le plan de Trump représente aussi un virage important pour lui. En 2011, il a notamment qualifié de «dégoûtante» une avocate qui avait demandé de s'absenter brièvement d'une déposition impliquant le magnat de l'immobilier, histoire d'aller allaiter son bébé d'un mois.

«Il s'est levé, son visage est devenu rouge, il m'a pointé du doigt et a crié "Vous êtes dégoûtante, vous êtes dégoûtante"», a déclaré l'avocate, Elizabeth Beck, en 2011.

Cinq ans plus tard, Trump donne à sa fille Ivanka le mérite de lui avoir fait comprendre que les années 1950 sont bel et bien terminées. Cette réalisation tombe à point : s'il ne réduit pas l'avance importante d'Hillary Clinton auprès de l'électorat féminin, Trump aura du mal à remporter des États clés comme la Pennsylvanie où il a dévoilé son évolution sur la maternité.

Mais, fidèle à lui-même, Trump n'a pu s'empêcher de malmener la vérité lors de son discours d'hier, affirmant notamment qu'Hillary Clinton n'a aucune politique familiale et «n'en aura jamais». Or, il y a déjà plus d'un an, la candidate démocrate a annoncé un plan incluant un congé de maternité rémunéré de 12 semaines et des congés médicaux permettant aux mères ou aux pères de prendre soin d'un nouveau-né ou d'un parent.