Les paroles qui coiffent ce billet ont été prononcés par l'un des policiers de Tulsa, dans l'Oklahoma, qui sont intervenus vendredi soir dernier après le signalement d'un 4X4 abandonné sur la voie. Le policier ajoute, en parlant d'un homme noir qui s'approche du véhicule, les mains en l'air : «Il est probablement sous l'effet de quelque chose.»

L'Afro-Américain s'appelait Terence Crutcher. Âgé de 40 ans, il était père de quatre enfants. Depuis la diffusion hier de vidéos montrant l'intervention policière qui a mené à sa mort, son nom a acquis une valeur symbolique, s'ajoutant à la liste des Noirs non armés qui sont tombés sous les balles de policiers américains.

Selon la police, Crutcher n'obtempérait pas aux ordres des policiers. Il était suivi par quatre policiers à pied. Une policière, Betty Shelby, a tiré une balle en direction de Crutcher, le touchant. Un de ses collègues aurait également tiré sur la victime avec un pistolet à impulsion électrique.

La scène a notamment été captée par une caméra montée à bord d'un hélicoptère policier dépêché sur les lieux.

L'avocat de Shelby a affirmé que la policière croyait que Crutcher avait «une arme» et qu'il avait «essayé de mettre une main dans sa poche puis de passer une main à l'intérieur de la fenêtre de sa voiture».

Le ministère de la Justice américain a annoncé avoir ouvert une enquête sur cette affaire dont font état le New York Times ici et le Washington Post ici.

Après la diffusion des vidéos, la soeur de Crutcher a affirmé avoir été indignée d'entendre un policier décrire son frère comme un «mec dangereux» (bad dude). Je la cite dans le texte :

We're truly devastated; the entire family is devastated. That big bad dude was a father, that big bad dude was a son, that big bad dude was enrolled at Tulsa Community College just wanting to make us all proud, that big bad dude loved God, that big bad dude was in church singing with all of his flaws every week.