«Le Collège électoral est une catastrophe pour une démocratie.» En 2012, Donald Trump formulait cette dénonciation sur Twitter au moment où Mitt Romney tirait de l'arrière dans le Collège électoral mais devançait Barack Obama dans le vote populaire (il devait perdre le vote populaire par plus de quatre millions de voix).

Quatre ans plus tard, Trump ne se plaint pas du Collège électoral, qui lui permet d'être reçu à la Maison-Blanche aujourd'hui en tant que président élu en dépit du fait qu'il tire de l'arrière par plus de 265 000 voix sur Hillary Clinton dans le vote populaire (l'écart devrait se creuser d'ici la fin du dépouillement).

On ne peut qu'imaginer la réaction de Trump si c'était Clinton qui avait été élue à la présidence sans avoir remporté le vote populaire. Mais le verdict de l'élection de 2016 qui contredit le principe démocratique «une personne, un vote» peut-il inciter les Américains à reléguer enfin aux oubliettes un système élitiste dont l'origine est liée à l'esclavage et qui a encore aujourd'hui l'effet de donner un poids disproportionné aux États ruraux?

À en croire cet article du New York Times, la réponse est un non catégorique.

Car le Collège électoral favorise aujourd'hui un parti plus qu'un autre, Trump risquant de devenir le deuxième candidat républicain en 16 ans à être élu à la présidence sans le vote populaire, le premier étant George W. Bush en 2000. Pour que ça change, il faudrait que les deux grands partis américains y trouvent un avantage commun.