Récapitulons: les républicains de la Maison-Blanche et du Congrès se réjouissent aujourd'hui d'avoir emprunté 1 500 milliards de dollars pour offrir une réduction d'impôts massive qui profitera surtout aux grandes entreprises et aux Américains les plus riches.

Ils reconnaissent que cette réduction d'impôts est aujourd'hui impopulaire - en fait, selon les sondages, elle est plus impopulaire que les hausses d'impôts de George Bush père et de Bill Clinton! - mais ils se rassurent en répétant que la plupart des Américains changeront d'idée quand ils verront l'effet de la réforme fiscale sur les chèques de paie qu'ils recevront à part de février 2018.

Ont-ils raison de nourrir cet optimisme? Pas si l'on se fie au passé et à l'attitude des Américains vis-à-vis des impôts, comme l'explique la chroniqueuse du Washington Post Catherine Rampell dans cet article.

En 2009, dans le cadre de son plan de relance économique, Barack Obama a ratifié une baisse d'impôts qui a profité à 96% des contribuables, et qui était plus avantageuse que celle de Donald Trump pour les familles des classes moyenne et ouvrière. Or, un an plus tard, seulement 12% des Américains savaient qu'Obama avait réduit les impôts pour la plupart des familles.

En 2004, après les deuxièmes baisses d'impôts de George W. Bush, 19% des Américains étaient au courant que le présidait avait réduit leurs impôts.

Pourquoi autant d'ignorance concernant les baisses d'impôts? Parce que les retenues sur les chèques de paie ne changent pas de façon assez importante pour que les gens voient vraiment une différence.

Or, la réforme fiscale est truffée de dispositions qui permettront aux entreprises et aux Américains les plus riches, dont la famille du président, de sauver des millions ou des milliards de dollars. Si l'on se fie aux données du Pew Research Center, la réforme fiscale dont se félicitent aujourd'hui les républicains pourrait en fait se retourner contre eux.