Plus de 27 millions de personnes sont déplacées dans leur propre pays, un chiffre record depuis dix ans, du fait de conflits ou de catastrophes naturelles, a souligné mercredi la secrétaire générale du Conseil norvégien pour les réfugiés Elisabeth Rasmusson.

«Au moment où nous parlons, des milliers de civils en Côte d'Ivoire fuient pour sauver leur vie tandis que la communauté internationale est incapable de répondre. Plus de 500 000 personnes dans ce pays ont été déplacées à l'intérieur de leurs frontières depuis décembre» à la suite de la crise générée par le refus du président sortant Laurent Gbagbo de céder la place au président internationalement reconnu Alassane Ouattara, a-t-elle ajouté.

L'Afrique à elle seule compte pour 40% du total, avec entre 4,5 et 5,2 millions de déplacés au seul Soudan. Mais globalement, le nombre de déplacés a diminué sur le continent africain, a souligné Mme Rasmusson lors d'une conférence de presse organisée par l'Institut pour la paix internationale, un centre de réflexion basé à New York.

Le nombre de déplacés a plus que triplé en dix ans au Moyen-Orient, en particulier en Irak, au Yémen, en Syrie, dans les Territoires palestiniens et au Liban. Il a augmenté de 70% en cinq ans en Asie, avec des conflits qui durent au Pakistan et en Afghanistan.

La représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy, a expliqué que 12,2% à 13,7% du total des déplacés étaient des enfants.

Le nombre d'enfants déplacés est ainsi de 2,1 millions en Colombie, 1,7 million au Soudan, 1,3 million en Irak et 900 000 en République démocratique du Congo.

Elle a insisté sur le fait que ces enfants étaient «extrêmement vulnérables», les garçons étant souvent engagés comme enfants soldats et les filles violées.

La secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Valérie Amos, a indiqué pour sa part qu'on comptait plus de 300 000 déplacés à Abidjan, en Côte d'Ivoire, pour lesquels l'accès humanitaire est très limité.