La libération annoncée de 52 prisonniers politiques cubains «a tardé, mais elle est la bienvenue», a assuré jeudi la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, estimant aussi qu'elle constituait «un signal positif».

«Nous saluons» le geste du régime communiste. «Nous pensons qu'il s'agit d'un signal positif. C'est quelque chose de tardif, mais de tout de même bienvenu», a dit Mme Clinton à des journalistes.

Elle a expliqué s'être entretenue tard mercredi soir avec le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos qui, grâce à la médiation de l'Eglise catholique cubaine, a permis d'aboutir à l'annonce de cette libération, la plus importante de ces dernières années à Cuba.

Selon un communiqué de l'archevêché de La Havane, le cardinal Jaime Ortega, «médiateur» dans le dossier, «a été informé que dans les prochaines heures» cinq prisonniers seraient «remis en liberté» et pourraient «partir en Espagne en compagnie de leur famille».

Les 47 autres prisonniers «seront remis en liberté et pourront partir du pays», selon le texte qui souligne que ces libérations interviendraient «sur une période de trois ou quatre mois».

Dans la foulée, l'Eglise catholique de Cuba a appelé l'opposant Guillermo Farinas à cesser sa grève de la faim, entamée en février au lendemain de la mort controversée du prisonnier de conscience Orlando Zapata, 42 ans, qui observait un jeûne de protestation.

Le régime cubain considère ses opposants comme des mercenaires à la solde des États-Unis, qui maintiennent un embargo contre l'île depuis 1962.

Jeudi, la chef de la diplomatie américaine n'a pas souhaité dire si le geste de La Havane pourrait éventuellement pousser Washington à lever l'embargo. Elle s'est contentée d'affirmer que l'administration Obama était «encouragée» par la libération des prisonniers. Par le passé, Washington a toujours conditionné la levée de l'embargo à l'amélioration de la situation des droits de l'homme dans le pays dirigé par Raul Castro.

Depuis son entrée en fonctions, M. Obama met un point d'honneur à miser sur le dialogue avec les pays que les États-Unis considèrent comme leurs adversaires.

L'an dernier, Washington a ainsi levé les restrictions entourant les voyages et les transferts d'argent des Cubano-américains vers Cuba.