L'émission de cendres par le volcan islandais Eyjafjöll a augmenté ces derniers jours, mais reste à un niveau très inférieur à ce qu'elle était au début de l'éruption, ont déclaré mercredi à l'AFP des vulcanologues islandais.

«Le panache de cendres a augmenté mardi, il était plus noir et plus haut (..), il contient beaucoup plus de cendres», a déclaré Sigrun Hreinsdottir, de l'Université d'Islande à Reykjavik.

«Mais c'est seulement une petite partie de ce que c'était au cours des premiers jours de l'éruption, environ 5 à 10% de l'activité à l'époque», a expliqué Björn Oddson, géologue à l'Institut des Sciences de la Terre de l'Université d'Islande.

«Les cendres sont plus nombreuses, mais elles sont également plus lourdes, ce qui fait qu'elles retombent plus vite et voyagent moins», a-t-il souligné.

Les espaces aériens au-dessus de l'Irlande, de l'Irlande du Nord et de l'Ecosse ont été partiellement fermés mercredi pour la deuxième fois en deux jours, en raison d'un nuage de cendres volcaniques en provenance d'Islande, qui pourrait s'éloigner vers l'ouest jeudi.

«Bien sûr, toutes les précautions doivent être prises pour le trafic aérien, mais les nuages de cendres qui atteignent les cieux européens sont beaucoup plus petits et disparaissent beaucoup plus vite, ce qui entraîne des fermetures beaucoup plus brèves», remarque M. Oddson.

Selon l'Institut météorologique islandais, le regain de fumées est dû à l'entrée à nouveau de magma dans le volcan, qui pousse le précédent introduit dans le conduit volcanique vers la surface et crée des changements de pression.

«C'est pourquoi, il est prévu que l'éruption continue à être en phase active dans les prochains jours», écrit l'institut dans un communiqué.

Le panache contenant cendres et vapeur s'est élevé jusqu'à 20.000 pieds mardi, soit environ 6.000 m, a précisé Mme Hreinsdottir.

Les scientifiques soulignent que la hauteur du panache, qui avait atteint jusqu'à 9.000 mètres dans les jours ayant suivi l'éruption, ne préjuge pas forcément de la quantité de cendres émises.

Le mauvais temps a empêché les scientifiques d'observer le volcan mercredi.

L'Eyjafjöll est entré en éruption le 14 avril en émettant un nuage de cendres qui a paralysé le ciel européen pendant une semaine.