Depuis le début du mois, le Girl Child Network (GCN) est au centre d'une controverse sur l'administration des fonds qui lui ont été versés. L'antenne néerlandaise d'Oxfam, Oxfam Novib, n'a pas renouvelé son entente avec le GCN à cause de doutes sur l'utilisation de ses fonds. Oxfam Novib, qui appuie le GCN depuis neuf ans, a versé plus de 630000$ à GCN ces trois dernières années.

Dans un courriel à La Presse, la porte-parole d'Oxfam Novib confirme que le GCN est actuellement sous enquête. «Nous ne pouvons confirmer qu'il y a eu des malversations financières, écrit Ruud Huurman. Nous avons suspendu notre financement au GCN au début de 2009 après avoir reçu diverses allégations concernant la direction du GCN et de possibles irrégularités financières.»

Wanda Bédard, présidente de la fondation 60 millions de filles - qui organise la conférence de Mme Makoni à Montréal -, est au courant de la décision d'Oxfam Novib. Les fonds qui seront recueillis à la conférence seront remis à la Fondation Stephen Lewis de Toronto qui se chargera de les faire parvenir au GCN. Les billets pour la conférence sont vendus 100$ chacun.

«Quand la Fondation Stephen Lewis a entendu parler de la décision d'Oxfam, elle a envoyé ses employés sur le terrain au Zimbabwe pour vérifier ce qu'il se passait », dit Mme Bédard. L'organisme de Mme Makoni subit «de nombreuses pressions pour qu'il ferme ses portes parce que ça ne fait pas l'affaire du gouvernement», s'est fait dire Mme Bédard.

«Mais la Fondation Stephen Lewis croit qu'il s'agit toujours d'un bon projet et qu'il aide les filles, dit Wanda Bédard. Ce n'est pas une affaire de fraude ou de mauvaise utilisation de l'argent, mais c'est de plus en plus difficile pour eux de travailler dans le contexte politique.»

La Fondation Stephen Lewis a décidé de continuer à appuyer le GCN, mais elle enverra dorénavant de plus petites sommes d'argent à la fois «pour faire une vérification plus serrée qu'ils ne l'ont fait dans le passé», dit Mme Bédard.