Le dalaï lama a assuré jeudi ne pas être «déçu» de ne pas rencontrer le président américain Barack Obama à l'occasion de sa visite à Washington, ajoutant qu'il n'était pas dans ses intentions de perturber les relations entre la Chine et les États-Unis.

«Je ne veux gêner personne», a déclaré le chef religieux lors d'une interview à la chaîne d'informations américaine CNN.

Le dalaï lama a ajouté avoir compris que M. Obama ne le rencontrerait pas «cette fois ci pour éviter d'embarasser le président chinois» Hu Jintao.

«Aussi ne suis-je pas déçu», a-t-il ajouté.

Le dalaï lama est arrivé lundi à Washington, où une partie de la classe politique reproche à M. Obama de ne pas avoir prévu de le recevoir. Le président américain doit se rendre à Pékin en novembre, or la Chine s'oppose à tout contact entre des dirigeants étrangers et le dalaï lama, qu'elle considère comme un séparatiste.

La Maison-Blanche a annoncé mardi que M. Obama rencontrerait le chef spirituel tibétain avant la fin de l'année, démentant que l'administration américaine ait cédé aux pressions de la Chine en ne prévoyant une telle rencontre qu'après la visite de M. Obama à Pékin.

Soucieux ne pas entrer dans la polémique, le dalaï lama a déclaré qu'il était satisfait de la politique menée jusqu'à présent par M. Obama, assurant qu'il avait des contacts avec lui via des canaux confidentiels.

«Je pense que c'est mieux dans certains cas», a dit le dalaï lama à propos de cette manière de communiquer.

«Je crois qu'une bonne discussion vaut mieux qu'une belle photo», qui montrerait les deux hommes ensemble, a-t-il poursuivi.

Le dalaï lama a déjà rencontré M. Obama lorsque ce dernier était sénateur mais il n'a pas eu les honneurs de la Maison-Blanche, où il s'est pourtant rendu depuis 1991 à chacune de ses visites à Washington.

Lors de sa visite aux États-Unis, le chef religieux s'est notamment entretenu avec la responsable du dossier tibétain auprès du gouvernement américain, Maria Otero, et la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.