La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) a appelé jeudi toutes les parties au Zimbabwe à respecter leur engagement à négocier un gouvernement d'union, en une critique implicite du président Robert Mugabe.

«Nous serions déçus si les parties revenaient sur leur engagement», a déclaré le directeur de l'organe régional de sécurité, Tanki Mothae, au correspondant de l'AFP à Gaborone, siège de la SADC. «Toutes les parties doivent s'y conformer», a-t-il affirmé.

L'engagement pris lors d'un sommet de la région le 19 août «était que les parties (dans les pourparlers) devaient reprendre les négociations et régler toutes les questions en suspens afin de créer les conditions pour un gouvernement pacifique et stable», a-t-il ajouté.

Le président Mugabe a annoncé mercredi la formation prochaine d'un gouvernement, auquel l'opposition refuse de participer tant qu'un accord de partage du pouvoir n'aura pas été conclu.

Le pays connaît une crise politique sans précédent depuis la défaite du régime aux élections générales du 29 mars puis de la réélection contestée du chef de l'Etat, 84 ans dont 28 au pouvoir, lors d'un scrutin fin juin auquel il était seul en lice.

La SADC, qui regroupe 15 pays d'Afrique australe, a chargé le président sud-africain Thabo Mbeki d'une médiation dans les tractations sur un partage du pouvoir, entamées fin juillet et suspendues sine die le 12 août.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de la région, réunis quelques jours plus tard à Johannesburg, ont échoué à imposer un accord sur un gouvernement incluant tous les protagonistes.

Ils ont appelé à la poursuite des négociations entre toutes les parties mais estimé que le Parlement élu il y a cinq mois pourrait être convoqué sans attendre.

L'ouverture du Parlement devait de fait entraîner la formation d'un gouvernement. Mais l'opposition a remporté la présidence du corps législatif, lors d'un vote à bulletins secrets qui a révélé les divisions au sein du parti au pouvoir.