Les présidents des trois pays baltes, la Lituanie, l'Estonie, la Lettonie et de la Pologne ont appelé l'Union européenne et l'Otan à s'opposer à la «politique impérialiste» qu'ils prêtent à la Russie, dans une déclaration commune publiée samedi.

«L'UE et l'Otan doivent prendre l'initative et s'opposer à la propagation de la politique impérialiste et révisionniste dans l'est de l'Europe», ont déclaré les présidents estonien Toomas Hendrik Ilves, letton Valdis Zatlers, lituanien Valdas Adamkus et polonais Lech Kaczynski en rappelant qu'ils dirigent «d'anciennes nations captives de l'Europe et membres actuels de l'Union européenne et de l'organisation atlantique».

«La Fédération russe à franchi "la ligne rouge" dans le maintien de la paix et de la stabilisation dans la zone de conflit et dans la protection des citoyens russes en dehors de ses frontières», ajoutent les présidents.

«A la suite des actions militaires unilatérales des forces russes, nous allons utiliser, en tant que présidents, tous les moyens possibles pour nous assurer que l'agression contre un petit pays en Europe ne soit pas passée sous silence ou qu'elle ne fasse pas l'objet de déclarations creuses plaçant au même niveau victimes et agresseurs», poursuivent les quatre chefs d'Etat.

Les quatre présidents ont également appelé leurs gouvernements à entamer des discussions avec leurs partenaires européens pour savoir si «les actuelles autorités russes peuvent être considérées comme des partenaires stratégiques de l'UE», et si on peut «poursuivre un dialogue mutuellement favorable avec un pays qui utilise des armes lourdes contre un Etat indépendant».

«Les actions de la Fédération russe en Géorgie doivent influencer les discussions avec la Russie, y compris les négociations sur le nouveau partenariat stratégique», estiment les présidents.

Pour les quatre chefs d'Etat, l'UE et l'Otan «doivent jouer un rôle crucial pour garantir la paix, la sécurité et la prospérité non seulement dans l'UE, mais également dans les zones voisines de l'Europe».

Ils jugent que le conflit est «un test de crédibilité pour l'Union européenne et de l'Otan (...) afin de prouver à tous les membres de ces organisations ainsi qu'aux pays souhaitant y adhérer que cela vaut effectivement la peine d'en être membre ou partenaire».

Lors d'une conférence de presse à Varsovie, le président polonais Lech Kaczynski a affirmé que «l'action des forces armées russes était contraire à la législation internationale et qu'elle était en fait un acte d'agression».

Dans la soirée, le président polonais a par ailleurs estimé que «de nouvelles forces de paix» étaient nécessaires en Ossétie du Sud.

«Si les forces de paix appartiennent en fait à une partie du conflit (la Russie), on peut dire que ce n'est pas de la politique mais du cabaret», a déclaré Lech Kaczynski dans un entretien à la télévision publique TVP.

«Les Russes bombardent la Géorgie sans se cacher, sous leur propre drapeau. Nous avons affaire à une violation de l'intégrité d'un pays européen, et qui sait, peut-être même à une tentative de renverser les autorités de la Géorgie démocratiquement élues», a encore déclaré le président polonais.

Le chef de l'Etat s'est entretenu dans la soirée avec le président géorgien Mikheïl Saakachvili pour discuter de la situation.