L'ancien numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev a justifié l'offensive russe contre la Géorgie, estimant que les Occidentaux devaient «changer de ton» dans leur politique vis-à-vis de la Russie, dans une tribune publiée lundi par un journal russe.

«Toutes ces dernières années, la Russie a été mise devant des faits accomplis : le Kosovo, la sortie du traité antimissile et le déploiement des sites antimissiles dans les pays voisins, ou encore l'élargissement incessant de l'OTAN etc...», relève M. Gorbatchev, dans une tribune publiée par le journal d'opposition Novaïa Gazeta.

«Et tout cela sur fond de doux discours sur un 'partenariat'. Ce n'est qu'une façade! À qui cela peut-il plaire?», s'interroge le père de la «Perestroïka», qui avait signé à la fin des années 1980 la fin de la guerre froide avec les Américains.

«On entend aujourd'hui aux États-Unis des appels à 'revoir' les relations avec la Russie. Je pense que s'il faut revoir quelque chose, c'est la manière hautaine de parler avec la Russie, sans prendre en compte sa position et ses intérêts», déclare l'ancien leader soviétique.

M. Gorbatchev justifie par ailleurs l'offensive russe contre la Géorgie.

«La Russie ne pouvait pas rester sans agir», dit-il.

L'ancien président de l'URSS accuse en outre les médias occidentaux, en particulier américains, d'avoir perpétré «une attaque de propagande» pour ternir l'image de la Russie dans ce conflit.

«L'Occident était-il au courant des plans de Saakachvili? Cette question sérieuse n'a pas encore été éclaircie. D'une manière ou d'une autre, les programmes de formation des troupes géorgiennes (par les Américains, ndlr) et les ventes d'armes massives n'ont pas contribué à la paix, mais ont incité à la guerre», juge-t-il.