Le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski a affirmé que les positions entre Varsovie et Washington «se rapprochaient» au sujet de l'installation en Pologne d'éléments du bouclier antimissile, après une rencontre lundi avec un responsable américain.

«C'était un bon entretien, apportant un nouveau rapprochement des positions entre la Pologne et les États-Unis au sujet du bouclier antimissile», a déclaré M. Sikorski, sans autres précisions, après la rencontre avec Daniel Fried, secrétaire d'État adjoint chargé des Affaires européennes.

M. Fried participe lundi à Varsovie aux obsèques nationales de Bronislaw Geremek, figure emblématique de l'opposition anticommuniste, mort le 13 juillet dans un accident de voiture.

Selon le porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères, Piotr Paszkowski, la rencontre Sikorski-Fried a précédé «une importante séance» mercredi de la commission polono-américaine d'experts à la coopération stratégique.

Vendredi, M. Paszkowski avait déclaré à l'AFP que la Pologne attendait toujours une réponse des États-Unis à sa demande de garanties supplémentaires de sécurité en échange d'un feu vert à l'installation sur son sol d'éléments du bouclier.

Jugeant «insuffisantes» les réponses américaines à ses préoccupations sur les menaces qu'engendrerait ce bouclier pour la sécurité de son pays, le premier ministre polonais Donald Tusk avait réclamé début juillet la présence permanente en Pologne de systèmes de défense antiaérienne de type Patriot.

Les États-Unis veulent implanter à l'horizon 2011/2013 dix missiles intercepteurs en Pologne, couplés avec un radar en République tchèque, pour protéger leur territoire contre d'éventuelles attaques de pays comme l'Iran.

Un accord américano-tchèque sur le radar a été signé le 8 juillet à Prague, mais il doit encore obtenir l'aval du parlement tchèque.

Le projet américain suscite des réactions de plus en plus virulentes de la Russie. Moscou affirme que l'installation d'éléments du bouclier dans son ancienne zone d'influence porterait atteinte à sa sécurité, et menace de préparer une «riposte adéquate».