Israël a rouvert mercredi des points de passage réservés aux marchandises vers la bande de Gaza, fermés la veille après un tir palestinien de roquette, permettant de livrer du ciment à ce territoire pour la première fois en un an.

Peter Lerner, porte-parole du coordinateur des activités israéliennes dans les territoires de Cisjordanie et Gaza, a indiqué à l'AFP que les terminaux de Nahal Oz, pour les carburants, et Soufa, pour les marchandises, avaient été entièrement rouverts dans la matinée.

Le terminal de Karni, le principal terminal du territoire, n'a quant lui rouvert que partiellement.

Les points de passage avaient été fermés la veille à la suite d'un tir de roquette, non revendiqué, contre le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza, qui n'a pas fait de victime.

Selon M. Lerner, les chargements en ciment de cinq camions «devaient être transférés dans la journée» pour la première fois depuis ans à Gaza, où toutes les entreprises de construction et les projets sont à l'arrêt faute de matériaux.

Il a ajouté que quelque 150 camions de marchandises diverses doivent également être transférés.

Selon lui, «le terminal routier de Kerem Shalom est en revanche toujours fermé parce qu'il est inutilisable depuis qu'il a été la cible d'un attentat palestinien le 19 avril».

Côté palestinien au passage de Soufa, plusieurs dizaines de camions se sont regroupés pour prendre en charge les livraisons venues d'Israël, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le terminal de Rafah, entre la bande de Gaza et l'Egypte a pour sa part été maintenu ouvert mercredi pour la seconde journée consécutive. Une centaine de Palestiniens devaient l'emprunter, notamment des personnes en attente de soins médicaux, ont indiqué les autorités du Hamas.

Une trêve de la violence entre Israël et le Hamas est entrée en vigueur le 19 juin. Elle a été négociée par l'intermédiaire de l'Egypte et prévoit une levée progressive du blocus imposé par Israël au territoire de Gaza.

Le blocus est en place depuis que le mouvement islamiste a pris le pouvoir à Gaza il y a un an à la faveur d'un coup de force contre le Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas.

Israël, les États-Unis et l'Union européenne considèrent le Hamas comme une «organisation terroriste». Ils le somment de renoncer à la violence, et de reconnaître l'Etat d'Israël ainsi que les accords conclus avec lui par les Palestiniens.

Le Hamas a affirmé vouloir contraindre tous les groupes armés palestiniens à observer la trêve et s'est engagé à arrêter ceux qui la violeraient.

Deux personnes ont été légèrement blessées le 24 juin quand trois roquettes ont été tirées contre le sud d'Israël.

Le 26 juin, une autre roquette, tirée cette fois par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa --relevant d'une nébuleuse de groupes armés liés au Fatah-- s'est abattue sur la ville israélienne de Sdérot sans faire de victime.

Enfin, un autre engin est tombé lundi dans un champ du sud d'Israël, également sans faire de victime. Aucune organisation n'a revendiqué ce tir.

Selon les Palestiniens et des responsables de l'ONU, les soldats israéliens ont de leur côté à plusieurs reprises violé la trêve en ouvrant le feu à travers la frontière, blessant au moins deux personnes.

L'armée israélienne a démenti ces affirmations et indiqué que ses troupes ont uniquement tiré des salves d'avertissement en l'air.