Le Printemps arabe et l’histoire politique de l’Europe s’invitent à la 62e Berlinale, l’un des principaux festivals de cinéma européens qui s’ouvre jeudi, étoilé par la présence de stars hollywoodiennes.

Angelina Jolie, Meryl Streep, Uma Thurman, Robert Pattinson et Christian Bale notamment sont attendus en ville où la neige est arrivée la première à la fête.

Les Adieux à la Reine du Français Benoît Jacquot, avec Diane Kruger dans les robes de Marie-Antoinette à la veille de quitter Versailles, ouvrira le bal jeudi soir en donnant le ton de cette édition, selon le directeur artistique du festival Dieter Kosslick.

«Nous avons cette année un thème qui se détache, c’est celui du bouleversement», a-t-il indiqué à la presse en présentant une sélection de près de 400 films entre diverses sections.

«Beaucoup d’histoires sont racontées du point de vue des petites gens et le thème du changement radical et du réveil politique s’applique aussi à notre film d’ouverture».

Les Adieux à la Reine, ou les trois derniers jours de la monarchie en juillet 1789, est le premier des dix-huit films en compétition pour l’Ours d’Or qui sera décerné le 18 février par le président du jury, le réalisateur britannique Mike Leigh.

Ce dernier sera entouré, entre autres personnalités, du réalisateur français François Ozon, de l’actrice franco-britannique Charlotte Gainsbourg et de l’acteur américaine Jake Gyllenhaal, ainsi que du grand vainqueur de l’an dernier, le réalisateur iranien Asghar Farhadi, Ours d’Or pour Une Séparation et Ours d’Argent pour l’ensemble de ses acteurs.
Le film, qui avait entamé sa carrière à Berlin, est nommé cette année à l’Oscar du Meilleur film étranger: une fierté pour la Berlinale qui se veut «plus pointue» et plus politique que ses rivaux Cannes ou Venise.

Le Printemps arabe sera un invité de marque, un an après la chute du président égyptien Hosni Moubarak, avec de nombreux documentaires, des débats et des fictions.

La seule section «Forum» du festival présente quant à elle trois films consacrés à la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars dernier au Japon, dont No Man’s Zone, au coeur de la zone contaminée.

Angelina Jolie viendra présenter le film qui marque ses débuts de réalisatrice - et son engagement au côté du Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés -, Au Pays du Sang et du Miel, ou l’amour au temps de la guerre en Bosnie et du viol comme arme de guerre. La star participera ensuite à un débat avec le public.

Meryl Streep est attendue pour recevoir son Ours d’Or d’honneur lors d’une soirée de gala où sera projeté La Dame de fer, portrait de Margaret Thatcher au pouvoir.

La compétition accueillera son Ours d’Or 2007, le Chinois Wang Quan’an, qui présente Bai lu Yuan, adapté d’un «des romans les plus controversés de la littérature chinoise contemporaine», selon Dieter Kosslick.

Le livre de Chen Zhongshi, La Plaine du Cerf blanc raconte les mutations subies par des générations de paysans jusqu’à l’arrivée du communisme.

Egalement sur les rangs, le réalisateur philippin Brillante Mendoza pour Captive, avec la Française Isabelle Huppert en humanitaire kidnappée par les islamistes du group Abou Sayyaf.

L’acteur et réalisateur américain - et ex-mari d’Angie Jolie - Billy Bob Thornton, Oscar du meilleur Scénario en 1996 pour son premier film, Sling Blade, concourra avec Jayne Mansfield’s Car, sur fond de guerre du Vietnam.

À noter encore hors compétition l’adaptation britannique de Bel Ami de Guy de Maupassant avec l’ex-vampire Robert Pattinson et Uma Thurman, Kristin Scott Thomas et Christina Ricci.

Christian Bale figure quant à lui au générique de The Flowers of War du maître chinois Zhang Yimou - également hors compétition.